Quelles tendances pour l’immobilier d’entreprise en 2019 ?
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Si l’immobilier d’entreprise a battu en 2018 des records historiques en termes d’investissement, l’année 2019 bien que prometteuse devrait être en deçà de la précédente. Toutefois les modalités de travail, en pleine mutation, oblige le secteur à repenser ses offres pour combler la demande. Etat des lieux
En 2018, l’immobilier d’entreprise a connu une année exceptionnelle. Mieux encore, le secteur a enregistré un record de transactions avec une augmentation de 20 % des investissements, soit un business avoisinant les 15 milliards d’euros. Une hausse notamment portée par une économie dynamique et des taux d’intérêt extrêmement bas. « Le secteur restera très actif en 2019, puisque la demande n’est pas satisfaite par l’offre. Concrètement le taux d’espaces vacants à Paris, dans les zones les plus attractives, varie de 1 à 2 % et oscille, dans les régions les plus convoitées (Lyon, Nantes, Bordeaux, Marseille…), de 4 à 5 %. Des taux historiquement bas. Toutefois, le ralentissement de l’économie, l’incertitude quant à une éventuelle augmentation des taux d’intérêt et le climat social devraient augurer d’une année moins flamboyante », précise Sophie Desmazières, fondatrice de BureauxLocaux, l’un des portails leader du marché. Côté tendance, si certaines villes ont vu à l’achat le prix de l’immobilier d’entreprise s’envoler à l’instar de Bordeaux (+22,2 %), Toulouse (+19,8), Lille (18,6 %), la présidente du site remarque d’autres évolutions. « Si par le passé les entreprises recherchaient des locaux excentrés, plutôt modernes, pratiques, avec des places de parking… La demande a changé. Désormais, elles sont en quête d’espaces en cœur de quartiers. Elles veulent des restaurants à proximité, des lieux de caractère, atypiques qui incarnent l’entreprise ». L’idée ? Véhiculer un état d’esprit où le bien-être au travail est primordial ; séduire les futures jeunes recrues avec des espaces chaleureux et conviviaux.
Les espaces de coworking de plus en plus sollicités
« Nous assistons également à une véritable explosion de sollicitations concernant les espaces de coworking (+60 % de 2017 à 2018). A ce jour, ils sont occupés par 1/3 de grandes entreprises, 1/3 de PME et 1/3 d’indépendants. Là encore il s’agit d’une nouvelle manière de travailler, plus friendly, plus collaborative… Ce qui n’était pas le cas il y a 5 ans », commente Sophie Desmazières. Aussi plus globalement la reconversion d’espace est la tendance forte du secteur. Des rues initialement dédiées aux commerces se transforment ainsi en quartiers d’affaires. D’anciens pressings se muent en espaces de stockage. Des entrepôts deviennent des showroom… « Nous sommes face à une refonte immobilière quasi-inédite qui redistribue totalement les cartes de notre secteur » insiste la fondatrice du portail. En outre, la transformation des modes de consommation et des circuits de distribution, l’évolution du e-commerce changent également la donne du côté de la logistique et des espaces qui y sont associés. « Il y a désormais une appétence considérable pour les grands et les micros entrepôts à proximité des villes ou en zones urbaines. Une vague de fond notamment portée par les géants du web à l’instar d’Amazon. Or, à ce jour ces espaces n’existent pas, en tout cas pas comme tel. Il va donc falloir les penser, les imaginer, les concevoir… », conclut Sophie Desmazières.
L’immobilier d’entreprise se retrouve ainsi au cœur de ces transformations. De beaux défis à relever pour les professionnels du secteur !
Gérald Dudouet