Le marché immobilier amorce une phase de stabilisation (Notaires de France)
Par Christian Capitaine | Le | Services pour évaluer
Le marché immobilier français dans l’ancien se trouve à un moment charnière après une période de correction intense des volumes et des prix, constatent les Notaires de France dans leur dernière note de conjoncture publiée le 30 octobre. Cette accalmie, avec un repli des volumes de transactions qui ralentit, « est-elle le signe d’une fin de cycle baissier ou le prélude à une relance plus durable ? », s’interrogent-ils.
Le nombre de transactions cumulées sur douze mois a atteint 780 000 fin août 2024, marquant une baisse de 18,1 % en rythme annuel, relèvent les Notaires de France.
Ce volume, bien que bas, reste au-dessus du seuil des 700 000 transactions, un plancher inédit depuis 2015. Alors que le marché amorce une phase de stabilisation, les professionnels de l’immobilier s’interrogent : « Cette accalmie est-elle le signe d’une fin de cycle baissier ou le prélude à une relance plus durable ? »
Une correction des prix modérée
La baisse des prix, bien que significative, semble s’atténuer. En France métropolitaine, les prix des logements anciens ont reculé pour le quatrième trimestre consécutif, avec une diminution de 5 % au deuxième trimestre 2024, répartie également entre les maisons et les appartements.
Les projections sur les avant-contrats indiquent une atténuation progressive de cette baisse, estimée à -2,6 % en novembre 2024. Cette tendance à la stabilisation pourrait encourager les acheteurs, notamment dans les grandes agglomérations, où les corrections étaient les plus marquées.
En Île-de-France, la baisse a été particulièrement notable, atteignant -7,2 % au deuxième trimestre 2024, avec des prix en chute pour les maisons (-8 %) et les appartements (-6,7 %).
À Paris, le prix moyen des appartements anciens devrait se stabiliser autour de 9 430 €/m² en novembre 2024, après une série de baisses importantes. La petite couronne enregistre également une correction continue, mais à un rythme qui tend à ralentir.
Quel impact des taux de crédit et de l’inflation ?
Le rôle des taux de crédit demeure crucial dans la dynamique du marché immobilier en 2024. Après une période de restriction d’accès au crédit, qui a entravé de nombreuses transactions et affecté particulièrement les primo-accédants, les récentes décisions de la Banque centrale européenne (BCE) de baisser ses taux directeurs « apportent un nouvel espoir », se félicitent les Notaires de France.
Cette détente pourrait relancer la capacité des ménages français à financer l’acquisition de biens immobiliers, un facteur essentiel dans la stabilisation du marché.
L’inflation, attendue en moyenne à 2,5 % pour 2024, pourrait également offrir un contexte plus favorable pour les acheteurs et les vendeurs. La capacité des ménages à planifier leur budget d’acquisition de logement s’améliore avec la réduction des pressions inflationnistes.
« Cette conjoncture est renforcée par l’extension annoncée du Prêt à Taux Zéro (PTZ) à l’ensemble du territoire, bien que des restrictions demeurent pour les maisons individuelles, ce qui pourrait limiter son impact pour les familles en quête d’un logement spacieux », observent les Notaires de France.
La confiance retrouvée des ménages
Selon l’Insee, la confiance des ménages s’est améliorée pour le troisième mois consécutif en septembre 2024, bien qu’elle demeure en deçà de sa moyenne historique. Ce regain de confiance, associé à une atténuation de la baisse des prix, pourrait favoriser un retour progressif des acheteurs sur le marché.
Pour les vendeurs, cette tendance représente une opportunité de concrétiser des transactions, à condition de rester flexibles dans la fixation des prix.
« Les ajustements observés dans les fondamentaux du marché immobilier français suggèrent que le pire de la correction est derrière nous », font savoir les Notaires de France. Si cette confiance se maintient et que les conditions de financement continuent de s’améliorer, le marché pourrait bien retrouver une stabilité propice aux transactions ».
Et d’ajouter : « Les professionnels de l’immobilier ont donc un rôle à jouer pour accompagner ce retour de la demande, en facilitant l’accès à l’information et en orientant les acquéreurs vers des biens adaptés à leurs besoins et à leur capacité d’achat. »