Logement :« La passivité des pouvoirs publics accentue le tarissement de l’offre » (P. Boulanger, FPI)
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Pour Pascal Boulanger, président de la Fédération des promoteurs immobiliers, « la passivité des pouvoirs publics accentue le tarissement de l’offre nouvelle, nécessaire à la fluidité du parcours résidentiel. Si rien n’est fait, ce sont près de 80 000 logements qui manqueront à l’appel en 2023 », a-t-il déploré, le 14 septembre 2023, lors de la présentation trimestrielle du marché du logement neuf.
« 4 milliards d’euros de recettes fiscales en moins pour l’État, 300 000 emplois en moins en 2024 et 2025, un marché du travail qui se sclérose… une spirale mortifère s’est enclenchée, a poursuivi Pascal Boulanger. Des mesures concrètes et robustes à effet immédiat sont vitales pour les Français. »
Le pire trimestre depuis 2010
Selon la FPI, les ventes totales de logements neufs au deuxième trimestre 2023 atteignent 24 301 logements (-30,2 % par rapport au T2 2022). Parallèlement, les ventes en bloc (5 688 logements) sont en retrait de 7,9 %.
« La baisse totale des ventes en bloc a pour cause essentielle le net recul des ventes aux bailleurs sociaux ». Avec 20 570 lancements commerciaux la baisse de l’offre (mises en vente) atteint 37,9 %. « Ce niveau, catastrophique est comparable à celui du T1 2023 (18 823). C’est le pire trimestre depuis 2010 (date de création de l’Observatoire) », a commenté Pascal Boulanger.
La Fédération des promoteurs indique qu’en raison de la forte baisse des ventes, supérieure à celle des mises en vente, l’offre commerciale croît pour le 5e trimestre consécutif. Au T2 2023, l’offre commerciale est de 103 514 logements (+15 % vs T2 2022).
« Le nouveau ministre du Logement, Patrice Vergriete, sait que le logement est un des premiers leviers de l’aménagement du territoire et mérite autant d’attention que la politique de réindustrialisation. Ce n’est malheureusement pas le cas actuellement. Nous ne pouvons pas faire reposer la production de logements locatifs uniquement sur le recours à des SCPI, alors même que la collecte marque le pas depuis le début de l’année et que de nombreux Français voient dans l’investissement locatif un moyen d’assurer, notamment, un complément de retraite et la satisfaction de pouvoir loger des ménages », indique Pascal Boulanger.
« À Nantes le délai d’écoulement est de 29 mois »
- « Désormais, rares sont les métropoles qui présentent des délais d’écoulement inférieurs à 12 mois. Seules deux agglomérations moyennes ont vu leurs mises en ventes baisser plus rapidement que leurs ventes (Besançon et Brest). À Nantes le délai d’écoulement est de 29 mois et de 24,7 mois à Bordeaux.
- Si, l’offre commerciale croît à nouveau (+15,7 %), cette reconstitution de l’offre commerciale s’explique d’abord par la baisse continuelle des ventes, et non par un regain de l’offre nouvelle. L’offre commerciale de logements collectifs au T2 2023 est composée de :
- 41 % de logements en projet (avant la phase de mise en chantier).
- 51 % de logements en cours de construction.
- 8 % de logements livrés. Ce “stock dur” augmente ainsi de +156 %. Sa moyenne de long terme se situe à 6 %. »
Alors que la crise s’installe durablement et que les besoins de logements sont criants,vouloir faire reposer la production de logements locatifs sur les seuls investisseurs institutionnels est pure illusion. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Que la source provienne de l’Observatoire de la FPI ou de l’IGF (Inspection générale des finances), les ventes nettes aux investisseurs particuliers de logements éligibles au dispositif d’aide fiscale à l’investissement locatif Pinel étaient de l’ordre de 50 000 à 60 000 en moyenne annuelle entre 2015 et 2022.