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Le gisement de logements vacants dans les villes moyennes reste élevé

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400 000 : c’est le nombre de logements vacants identifiés dans les 222 communes du programme Action Cœur de Ville, a révélé, le 17 février 2021, Rollon Mouchel-Blaisot, préfet et coordinateur national dudit programme.

Quel avenir pour les logements vacants en France - © D.R.
Quel avenir pour les logements vacants en France - © D.R.

« Dans les 222 villes du programme Action Cœur de ville, nous avons identifié 400 000 logements vacants. Beaucoup d’entre eux sont insalubres, tous ne sont pas prêts à redevenir des logements attractifs. Il existe un chantier énorme de rénovation des logements, pour proposer une offre de logements qui correspondent aux aspirations contemporaines », déclaré Rollon Mouchel-Blaisot, préfet et coordinateur national du programme Action cœur de ville, lors d’une webconférence organisée par Équilibre des Énergies, le 17 février 2021

Et d’ajouter : « Nous comptons, dans ces villes, beaucoup de dents creuses, de friches et d’îlots qu’il faut absolument recycler. Cela signifie que nous pouvons aussi construire du neuf en complément, mais notre priorité reste la rénovation des logements. »

Action Cœur de ville : un budget de 5 Md€

Pour rappel, le programme Action Cœur de ville, lancé en décembre 2017, vise deux objectifs :  Améliorer les conditions de vie des habitants des villes moyennes et conforter le rôle de moteur de ces villes dans le développement du territoire.

Doté de 5 Md€ au total, il prévoit 1,5 Md€ de subvention d’Action Logement pour compléter les financements des opérateurs afin de compenser le surcoût de la rénovation par rapport à la construction. Cela se traduit par une bonification de 1 000 € par m2 pour les rénovations d’appartements dans les villes du programme.

Une approche « globale » de la ville

« La spécificité d’Action Cœur de ville, c’est son approche globale, a poursuivi Rollon Mouchel-Blaisot. Nos politiques publiques ont souvent échoué quand elles étaient descendantes et verticales. On ne peut pas traiter le logement sans le commerce, les mobilités, les services, l’activité économique, la transition citoyenne et la transition écologique. Les maires des villes du programme ont chacun un projet propre à leur territoire, qui traite de tous ces sujets. 

Selon lui, les maires ont eu souvent à faire à des injonctions contradictoires venant de l’État, entre construction et protection de l’environnement. « Le programme s’engage à laisser les maires et leurs équipes élaborer leur projet et à mettre en place le financement, l’ingénierie et les mesures incitatives et fiscales pour permettre à ces villes de mener leur ambition à bien. Nous faisons confiance aux élus et acteurs locaux. »

Sobriété foncière

« L’État doit rester un État apprenant. Sur l’étalement urbain, Action Cœur de ville tend à stopper un paquebot lancé à vive allure, et cela ne se fera pas du jour au lendemain, mais dans une trajectoire descendante. Avec le ministère de l’Écologie et le PUCA, nous avons lancé la démarche Territoires pilotes en sobriété foncière, notion que nous trouvons plus pertinente que celle de ZAN. La démarche s’adresse notamment aux territoires qui ont des enjeux de développement démographique et économique, afin de les accompagner à identifier une stratégie de développement urbain appuyé sur un principe de sobriété foncière. Les élus locaux des 7 territoires pilotes sont persuadés que l’avenir, c’est la sobriété foncière. »