2050 : l’odyssée de l’agent immobilier
Par Christian Capitaine | Le | Sites d'évaluation
A quoi ressemblera le quotidien d’un agent immobilier en 2050 ? Pour répondre à cette vaste question, Flatsy, startup spécialisée dans la délégation des visites immobilières, a interrogé huit experts de notre secteur dont les conclusions viennent d’être publiées dans un rapport. Morceaux choisis.
Osons un grand saut dans le futur ! Dans précisément 29 ans. Quel marché de l’immobilier s’offrira à ses principaux protagonistes ? A quoi ressemblera le métier d’agent immobilier ? Que seront devenues les agences immobilières ? Huit expert du secteur ont été interrogés par Flatsy.
En guise de premières réponses, les équipes de Flatsy l’affirment après enquête : pour répondre aux attentes nouvelles des clients finaux, les évolutions du marché de l’immobilier, à cet horizon 2050, devraient converger vers trois axes : 1/ l’amélioration de l’expérience client pour la rendre plus fluide et plus efficace, 2/ la baisse des coûts pour gagner en compétitivité, 3/ une plus grande transparence.
Quel marché de l’immobilier en 2050 ?
A cet horizon, deux types de structures devraient se démarquer dans le paysage commercial : d’une part, les agences « généralistes », porteuses d’une offre « globale » et dont la mission sera d’accompagner le client final d’un bout à l’autre de la chaîne ; d’autre part, les spécialistes, qui seront inscrits soit sur des marchés de niche (par exemple le luxe) soit spécialisés dans une activité (vente, location, gestion locative, etc.)
Aussi, deux nouveaux modèles de rémunérations devraient se révéler prépondérants à horizon 2050 : premièrement, celui de la commission fixe (comme la pratiquent des structures telles que Hosman ou Liberkeys) ; deuxièmement, celui de l’économie de plateformes, via des marketplaces, qui « commence à émerger dans des domaines comme les télécoms et l’énergie, avec des entreprises telles que Papernest ou Selectra », relève le guide de Flatsy. Le principe ici est simple : le client final ne paye pas forcément les frais lui-même.
D’ici trois décennies, les attentes des clients auront également évolué. Et ce, dans trois directions :
1/ La consommation de l’immobilier se sera accéléré, avec un processus de vente raccourci, accompagnée d’une logique de fidélisation du client qui se sera accrue (le professionnel accompagnera alors son client tout au long de vie patrimoniale (aide à la location, à l’investissement, à la recherche d’une nouvelle résidences…).
2/ Le co-habitat (ou coliving) se sera démocratisé (ce modèle commence déjà à séduire nombre d’investisseurs, remarque le rapport de Flatsy).
3/ Les achats de biens avec des crypto-monnaies auront très certainement émergés.
Quel agent immobilier en 2050 ?
S’agissant de l'agent immobilier, son rôle s’orientera, à cet horizon, de plus en plus vers celui de conseiller, selon les témoignages recueillis. Plus en détail, il devra d’abord, au quotidien, prouver sa valeur, car le porteur de projets immobiliers sera déjà très informé. « Dans un monde où les consommateurs ont le choix de quasiment toutes leurs décisions d’achat, l’agent immobilier devra les aider à y voir plus clair, et surtout à prendre leurs décisions finales », peut-on lire dans le rapport.
Il devra également « créer du lien » avec, notent les experts interviewés, une vraie demande de la part du client pour un professionnel qui combine le numérique et l’humain. Et de noter : « Tout sera une question d’équilibre entre le tout-digital et les acteurs traditionnels. »
D’ici 2050, les experts interrogés prédisent également que le secteur de l’immobilier se sera emparé de la data. Avec ce double objectif : innover et accéder à une réelle intelligence économique.
A cet égard, l’agent immobilier devra, à cette échéance, apprendre « à manier les indicateurs de performance commerciales liés à ses activités » : temps de prospection, conversion des appels en mandats, nombre de rendez- vous pris, nombre de visites effectuées, temps entre la mise en vente et la transaction.
Lui incombera également d’effectuer des reportings pour les propriétaires, notamment sur le choix des locataires ; et de s’assurer une prise de décision efficace. « En analysant une base de données très bien renseignée, l’agent pourra par exemple prouver de manière tangible que les colocations mixtes ne fonctionnent pas. Il pourra ainsi proposer une prestation sur-mesure pour ses clients. »
Voici les huit experts du marché de l’immobilier dont les témoignages ont servi à nourrir le rapport de Flatsy
• Sophie Desmazières, présidente et fondatrice de BureauxLocaux,
• Henry Buzy-Cazaux, président fondateur de l’Institut du management des services immobiliers
• Olivier Duverdier, CEO de Kaliz
• Christine Fumugalli, présidente du réseau Orpi
• Arnaud Hamzaoui, rédacteur en chef de Immo2
• Delphine Merle, cofondatrice de White Bird
• Benjamin Roland, président du cabinet Rolland
• Vincent Pavanello, fondateur de la Maison des Mandataires