La dynamique immobilière se dégrade, selon les Notaires de France
Par Christian Capitaine | Le | Sites d'évaluation
Après « un début d’année dynamique » sur le plan du volume transactionnel, « la stabilisation est désormais enclenchée et pourrait augurer d’une décrue », constatent les Notaires de France dans leur dernière note conjoncturelle.
La dernière note de conjoncture immobilière des Notaires de France, publiée fin juillet 2022, est venue confirmer une tendance que relevait, quelques semaines plus tôt, la Fnaim (Fédération nationale de l’immobilier) : le ralentissement de l’activité immobilière serait bel et bien amorcé en France sur le marché dans l’ancien.
Après « un début d’année dynamique » sur le plan du volume transactionnel, constatent les Notaires de France, « la stabilisation est désormais enclenchée et pourrait augurer d’une décrue ».
Ils ajoutent : « Les chiffres actuels [soit un cumul sur douze mois glissants encore de très belle facture, avec 1 182 000 transactions enregistrées à fin mai 2022], n’expriment pas encore le ressenti global des notaires qui signalent les tendances d’un ralentissement un peu plus prononcé de l’activité immobilière dans les mois à venir ».
Une demande d’apport plus importante
Et pour cause : « L’offre de biens à vendre s’amenuise lentement, poursuivent les Notaires de France, tout comme le nombre d’avant-contrats, rendant hypothétique un maintien aussi haut des volumes. »
Par ailleurs, cette « dégradation » serait à corréler directement, selon la collective des Notaires de France, avec deux facteurs désormais bien identifiées et qui sont autant de freins à la bonne tenue de l’activité immobilière hexagonale :
- Premièrement, la hausse de l’inflation (portée de façon significative par la hausse des prix de l’énergie) qui n’est pas sans affecter le pouvoir d’achat des Français ; et les Notaires de relever, ici, que « l’Insee prévoit une inflation de 6,8 % en septembre 2022 et de 5,5 % sur l’année 2022 ».
- Deuxièmement, la remontée des taux des crédits à l’habitat qui se poursuit (même si « elle reste modérée », notent-ils), excluant ainsi un nombre grandissant de personnes du marché immobilier, au premier rang desquels les primo-accédants, qui « doivent faire face à une demande d’apport plus importante. »
Une bonne nouvelle toutefois : « La vague d’acquéreurs est toujours présente, notamment sur le marché des maisons, constatent les Notaires de France, tirant les prix vers le haut sur des biens de moindre qualité, à défaut d’une offre suffisante. »
Les prix continuent de progresser
Concernant l’évolution des prix de l’immobilier dans l’ancien, ils ont, d’abord sur le plan national, continué de progresser au 1er trimestre 2022, indiquent les Notaires de France, soit +1,5 % par rapport au 4e trimestre 2021 (sur un an, la hausse atteint 4,7 % pour les appartements et 9,3 % pour les maisons).
Et alors qu’en Province les prix au mètre carré affichent, toujours au 1er trimestre 2022, une progression de 1,8 % vs. le 4e trimestre 2021 (+7,8 % pour les appartements et + 10,8 % pour les maisons), ils sont proches de la stabilité en Ile-de-France : +0,7 % au 1er trimestre 2022 et 2,5 % sur un an.
A Paris, en revanche, les prix baissent, soit, selon les Notaires du Grand Paris, un recul de 0,7 % sur la période courant de mars à mai 2022, versus la période correspondante de 2021, pour redescendre à 10 530 euros/m2.