Évaluation

« Les désistements de réservations ont dépassé 50 % en sept. 2022 » (P. Plaza, Eiffage Immobilier)

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« Nous avons constaté, à partir de septembre 2022, une dégradation du nombre de réservations concernant la vente au détail, avec notamment un taux de désistements qui a dépassé les 50 %, alors que nous étions plutôt sur 20 % en moyenne », déclare Philippe Plaza, directeur général d’Eiffage Immobilier, le 17 mars 2023.

Programme Villa Bianca (Eiffage Immobilier) à Clamart (92). Livraison 1er trimestre 2025. - © Eiffage Immobilier
Programme Villa Bianca (Eiffage Immobilier) à Clamart (92). Livraison 1er trimestre 2025. - © Eiffage Immobilier

« Ce constat est similaire sur les ventes en bloc : nos investisseurs, qu’ils soient bailleurs sociaux, investisseurs privés dans le logement ou le bureau, ou encore assureurs en investissements, ont quasiment tous disparu au dernier trimestre. Cinq ou six de nos opérations ne sont pas signées en fin d’année 2022, traduisant une baisse des réservations pour l’année 2022 », ajoute Philippe Plaza, directeur général d’Eiffage Immobilier.

Un CA 2022 de 1,095 milliard d’euros

La filiale construction-promotion du groupe Eiffage réalise 60 % de vente en bloc et 40 % de vente au détail ; deux tiers de ces opérations portent sur du logement, et un tiers sur le secteur tertiaire. Elle affiche un chiffre d’affaires de 1,095 milliard d’euros en 2022, stable par rapport à 2021 (1,106 milliard d’euros). 

Les réservations de logements s’élèvent en 2022 à 2 481 unités pour Eiffage Immobilier (dont 2 334 en France) dont 37 % dans le cadre de ventes en bloc aux investisseurs institutionnels et bailleurs sociaux. Le nombre de réservations est en baisse de 40 % par rapport à 2021 (4 164).

« Nous avons sous-performé par rapport à la profession, qui mesure plutôt sa baisse de réservations à -25 %. Cela est dû aux ventes en bloc annulées en fin d’année. Nous espérons bien les signer en 2023 ou 2024 », déclare Philippe Plaza. 

Philippe Plaza souligne un contexte particulier : 

  • d’un côté, une crise de l’offre, liée à la rareté des terrains, les permis de construire difficiles à obtenir, les phénomènes de recours, l’allongement des temps de concertation et la hausse très importantes des prix de la construction, qui obligent les constructeurs à revoir leurs projets. « Tout cela fait perdre du temps et rallonge les processus immobiliers » ;
  • de l’autre, une crise de la demande depuis le dernier trimestre 2022, qu’Eiffage Immobilier mesure notamment à travers plusieurs phénomènes : « une baisse des fréquentions de leur site internet de 30 %, moins d’appétence à l’acquisition immobilière, des financements rendus complexes pour les acquéreurs avec un taux d’usure qui n’était pas adapté aux crédits des banques, des craintes pour l’avenir, et le sentiment que les prix pourraient baisser ».

Concepts clés et définitions : #Taux d’usure