Passé 3 mois, Homeloop rachète les biens invendus
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On comprend mieux pourquoi Homeloop a raflé le Trophée de la start-up 2016 lors du salon RENT ! Lancée en février, la start-up chamboule les codes de la transaction en proposant de racheter les biens qui n’ont pas trouvé d’acquéreurs passé un délai de 90 jours. Une promesse alléchante, destinée aux vendeurs les plus pressés, évidemment soumise à conditions…
Sur Homeloop.fr, tout commence par l’estimation en ligne. En renseignant plusieurs champs tels que le type de bien, l’année de construction de l’immeuble, la surface, le nombre de pièces…, les internautes peuvent recevoir une première idée du prix de leur logement. Vient ensuite l’étape de la prise de RDV avec un expert (professionnel de l’immobilier, artisan de la rénovation, diagnostiqueur…), dont le rôle est d’affiner cette première estimation. Jusqu’ici, rien de très disruptif par rapport aux pure players de l’estimation immobilière. C’est à partir de l’étape suivante qu’Homeloop se différencie. Sous 24h, la start-up s’engage à envoyer, au propriétaire vendeur, une proposition d’offre d’achat ferme, à un prix minimum garanti. Si le bien n’est pas vendu sous 90 jours malgré les investissements de la start-up sur les portails d’annonces, elle le rachète. « Nous avons imaginé ce concept après avoir découvert l’entreprise américaine OpenDoor, qui se charge d’acheter directement les biens immobiliers à leurs propriétaires, avant de les remettre, à son tour, en vente », raconte Aurélien Gouttefarde, co-fondateur d’Homeloop.
Une estimation grâce au Big Data
Si la start-up parisienne, qui s’apprête à développer son service dans les grandes métropoles de province, n’a pas calqué son offre sur celle d’OpenDoor (en tous cas pas pour l’instant !), elle a toutefois décidé de formuler une promesse forte vis-à-vis des vendeurs pressés. Pour s’engager sur le rachat des biens invendus au prix minimum garanti, Homeloop a bétonné son outil d’estimation en ligne, qui détermine le montant des offres d’achat. Déjà en rencontrant les fondateurs de la société PriceMatch, qui disposent d’une bonne connaissance des algorithmes de pricing. Ensuite en s’inscrivant dans la mouvance du Big Data, c’est-à-dire en croisant plusieurs sources différentes. « Pour réaliser nos estimations de prix, nous nous appuyons sur des données publiques comme privées, notamment celles de Castorus. Elles nous permettent de connaître la durée de mise en ligne d’une annonce, les délais de transactions d’un bien, les montants des transactions réalisées… Pour être encore plus transparent, nous présentons, aux propriétaires vendeurs, les biens comparables qui ont été vendus dans leur zone géographique », explique Aurélien Gouttefarde.
Des prix 10 à 15 % moins chers
Certaines mauvaises langues diront qu’Homeloop formule des propositions d’achat à un prix inférieur à celui du marché, pour être certain que le bien se vende vite… Certes, l’offre au prix minimum garanti est généralement inférieure de 10 à 15 % par rapport au prix du marché. Aurélien Gouttefarde tient toutefois à rassurer. « Nous avons tout intérêt à ce que le bien se vende dans les 90 jours étant donné notre modèle économique, qui repose sur le prélèvement d’une commission fixe de 2 % puis de 20 % entre le prix de vente garanti et le prix de vente réel du bien. » A noter que depuis son lancement en début d’année, la start-up n’a jamais eu à mettre la main au portefeuille pour racheter un bien. Si ce cas de figure arrivait, elle serait toutefois en capacité de le faire. « Nous sommes soutenus par des investisseurs, notamment des business angels privés, un start-up studio, mais aussi les banques », rassure Aurélien Gouttefarde. En pleine phase d’amorçage, la start-up, qui envisage déjà d’effectuer quelques recrutements, devrait continuer de surprendre le marché immobilier en 2017. « Nous sommes qu’à 10 ou 20 % de nos capacités », prévient le co-fondateur.
Aurélie Tachot