Covid-19 : 3 000 agences immobilières pourraient disparaître, selon la FNAIM
Par Christian Capitaine | Le | Réseau de franchisés
Alors que 20 000 emplois sont menacés dans les agences immobilières spécialisées dans les transactions, ce sont plus de la moitié d’entre elles qui pourraient disparaître cette année à cause de la crise économique qui s’installe, affirme Jean-Marc Torrollion, président de la Fnaim.
Pour établir ce constat alarmant, signe, pour la profession, qu’elle traverse « une crise sans précédent », selon le président de la FNAIM, il y a l’organisation, par celle-ci, entre le 30 mars et le 2 avril 2020, d’un sondage Internet réalisé auprès de ses adhérents. « 2 020 personnes y ont répondu, indique Jean-Marc Torrollion, le président de la fédération, ce qui nous a permis d’obtenir un échantillon de votants tout à fait représentatif de la profession. »
Près de 40 % des agences n’ont qu’un mois de trésorerie
La question qui leur a était posée : « A quelle échéance pensez-vous que votre affaire sera confrontée à des difficultés financières ? » Les résultats ont été les suivants : 39 % des sondés ont estimé qu’ils pouvaient s’appuyer sur 30 jours de trésorerie ; 35 % sur une période comprise entre 30 et 60 jours ; et 26 % au-delà de 60 jours. « Il y a, en France, 20 000 cartes professionnels « Loi Hoguet » actives, dont 36 % qui font de la transaction. Et faute, pour celles-ci, d’un redémarrage d’ici à la fin du mois de mai, plus de la moitié d’entre elles risquent de disparaître, ce qui correspond à environ 3 000 agences, résume Jean-Marc Torrollion. Et comme elles emploient, en moyenne, six salariés, ce sont environ 20 000 emplois qui sont menacés. »
Autre inquiétude pour le président de la Fnaim qui lui laisse penser que le redémarrage de l’activité de la filière reste, pour l’heure, incertain : « La sortie récente de l’ordonnance qui va décaler, bien au-delà du 25 juin, un certaine nombre de levées de conditions suspensives pour nos actes en cours. »
Dématérialisation des actes de vente
En contraste de ce sombre tableau, la publication, vendredi 3 avril 2020, du décret permettant aux notaires de dématérialiser leurs actes de ventes (les procurations peuvent désormais être signées à distance par le clerc de notaire), fut, comme il se doit, bien accueillie par Jean-Marc Torrollion. « Nous avons, sur ce dossier, obtenu gain de cause, se félicite-t-il. Nos agences spécialisées dans la transaction ont besoin de ces actes pour nourrir leur trésorerie afin, d’une part, de conserver leurs équipes et, d’autre part, de financer la reprise. Car n’oublions qu’elles n’encaissent leurs revenus que trois mois après avoir travaillé. »
Un problème néanmoins se pose : « Selon le Conseil supérieur du notariat, seulement 40 % des études notariales sont équipées, en France, pour réaliser ces tâches dématérialisées », déplore le président de la Fnaim, Même si, le reconnaît-il, la diffusion de ces outils dans les offices notariales demeure récente.