« Les acquéreurs sont de retour » (Yann Jéhanno, président de Laforêt)
Par Christian Capitaine | Le | Réseau de franchisés
Après une pâle année 2023 sur le terrain de la transaction dans l’ancien, le début 2024 présente des signes d’amélioration, avec notamment une reprise en main du marché par les acquéreurs, constate Yann Jéhanno, président de Laforêt (720 agences en France). Il revient également sur les objectifs de développement que s’est fixé le réseau, avec l’ambition de compter, à moyen terme, 1 000 unités sur le territoire.
Quel état des lieux dressez-vous de la dynamique du marché immobilier pour ce début d’année ?
Après trois premières semaines calmes en janvier, le marché a redémarré avec le retour des acquéreurs. Les thématiques, très présentes dans les médias à partir de début février, de la baisse des taux d’emprunt et du repli des prix de l’immobilier ont permis, nul doute, de lancer ou de relancer certains projets.
Les Français sont aujourd’hui plus nombreux à pousser les portes de nos agences et à nous contacter via les annonces. Ce sont des signes très positifs.
L’offre et la demande se rencontrent de manière plus fluide
Autre fait notoire : les acquéreurs sont plus agressifs commercialement. Pour concrétiser leur projet, ils n’hésitent pas à faire des offres bien plus basses que celles du prix de vente affiché, allant de -10 à -15 %. Nombre d’entre eux n’ignorent pas, il est vrai, que certains biens, présents sur le marché depuis longtemps, sont entre les mains de propriétaires qui doivent vendre. Et il n’est pas rare que ces offres aboutissent.
Pour résumer : l’offre et la demande se rencontrent de manière plus fluide en ce début d’année, même si l’on reste dans un marché de pénurie face à une demande insistante.
Les banques, nous disent notamment les courtiers, placeraient à nouveau le crédit au cœur de leur stratégie de conquête. L’impact se fait-il sentir sur le marché immobilier ?
A la lecture des chiffres, on ne peut pas dire que cela se traduise de manière très significative. Cela étant dit, il est vrai que l’on observe un rebond des crédits produits. Mais est-ce lié à la volonté stratégique des banques de rouvrir le robinet, ou bien aux nouveaux objectifs de production qu’ils se sont fixés, comme il est de coutume pour eux, en début d’année ? Je préfère rester prudent dans ma réponse. Attendons.
Surtout, pour réaliser son projet immobilier, il est toujours requis d’avoir un apport et un profil d’acquéreur soigné ; et rappelons-nous que les primo-accédants restent très majoritairement écartés de l’acquisition immobilière.
A propos de Laforêt, quels indicateurs renseignent sur votre dynamique ?
Notre franchise, qui compte 720 unités, réalise chaque année 25 000 ventes et 25 000 locations. En gestion locative, nos franchisés gèrent 70 000 logements et administrent plusieurs milliers de copropriétés depuis que nous avons lancé, il y a 18 mois, notre activité de syndic.
En 2023, le réseau a affiché un retrait de son volume de ventes de 16 %, dans un marché dont on estime qu’il s’est replié de 20 à 25 %.
Notre franchise réalise chaque année 25 000 ventes et 25 000 locations.
Aussi, sur les métiers de la location, de la gestion locative et du syndic, nous avons respectivement réalisé, en 2023, des croissances de chiffre d’affaires de 12 %, 14 % et 21 % par rapport à 2022. Chez Laforêt, nous visons, pour nos franchisés, un équilibre de chiffre d’affaires par agence avec 50 % provenant de la transaction immobilière et 50 % des métiers de l’administration de biens.
Quels sont les avantages de rejoindre un réseau de franchise immobilière ?
Pour une agence immobilière, rejoindre une franchise c’est conjuguer une expertise locale avec les atouts d’une enseigne nationale. La franchise, c’est aussi se donner les moyens d’aller plus loin, notamment dans la diversification des métiers, avec la transaction, la location, la gestion locative et le syndic. La franchise, c’est, pour résumer, un accélérateur de développement pour tous les professionnels de l’immobilier qui souhaitent s’y adosser.
Autres avantages : lorsque l’on est franchisé, on s’appuie sur la notoriété d’une marque nationale, qui demeure pour le consommateur une boussole forte (l’enseigne Laforêt est connue de 9 Français sur 10, selon l’Ifop).
Aussi, nos franchisés bénéficient d’une communication nationale (par exemple, nous étions présents dernièrement dans plus 500 gares ferroviaires grâce à une campagne d’affichage) ; d’un savoir-faire reconnu, puisque Laforêt bénéficie de 32 années d’expertise, que nous affutons et affinons sans cesse au fil des ans ; d’outils de pointe (logiciels, solution de géomarketing, de relation-client…) ; et, bien sûr, du soutien de la tête de réseau, pour toutes questions relatives au juridique, au RH ou encore à la pratique commerciale grâce au travail de nos experts au siège.
Être franchisé Laforêt, c’est aussi bénéficier d’un intercabinet au sein du réseau dont l’apport gomme le niveau de redevance à verser à l’enseigne. Enfin, chez Laforêt, tous nos franchisés bénéficient de programmes de formation initiale, continue et en ligne.
La franchise, c’est s’appuyer sur une boite à outil pour aller plus vite et plus loin.
Quels profils de franchisés recrutez-vous ?
A ses début en 1991, le réseau Laforêt s’est développé en recrutant des cadres en reconversion. Nous nous adressions ainsi quasi-exclusivement à des néophytes qui n’avaient jamais travaillé dans l’immobilier.
Puis au fil des ans, davantage de professionnels de l’immobilier nous ont fait confiance. Si bien qu’aujourd’hui 65 % de nos nouveaux affiliés sont des professionnels de l’immobilier, contre 35 % en provenance d’autres secteurs d’activité.
De plus en plus de femmes nous rejoignent en franchise
Les professionnels qui nous rejoignent sont majoritairement des agences indépendantes, puis des négociateurs qui veulent créer leur affaire, et enfin des mandataires qui, après avoir goûté aux métiers de l’immobilier, veulent devenir propriétaire de leur fonds de commerce pour pouvoir y développer d’autres métiers que la transaction.
Ajoutons que de plus en plus de femmes nous rejoignent en franchise (soit un tiers de nos nouveaux franchisés) et que nous attirons également toujours davantage de jeunes entrepreneurs.
Quels sont vos objectifs de développement en franchise ?
Grâce à notre outil de géomarketing (développé exclusivement pour l’enseigne), nous avons identifié des villes et secteurs en France qui présentent, pour nous, du potentiel de marché.
Au regard de notre maillage actuel, nous estimons que Laforêt est en capacité de pouvoir s’appuyer, à terme, sur 1 000 agences immobilières. Ce qui veut qu’il nous reste environ 300 unités à ouvrir pour couvrir le territoire.
Dans notre mire figurent notamment des métropoles où nous souhaitons nous densifier, à l’instar de Marseille, Toulouse et Nantes.
Il nous reste environ 300 unités à ouvrir pour couvrir le territoire.
Aussi, nous souhaitons nous développer dans des régions où nous sommes sous-représentés, comme la Bretagne et les départements du sud-ouest.
Et ce, aussi bien en centre-ville, en zones semi-urbaines qu’en ruralité.
Précisons enfin que les agences immobilières existantes qui souhaitent nous rejoindre en franchise doivent pouvoir s’appuyer sur un investissement total de 35 000 euros, comprenant le droit d’entrée et les travaux d’aménagement intérieur, dont au moins un tiers d’apport. Quant à la création d’une agence, il faut prévoir un investissement total de 90 000 euros, hors droit au bail.