Paroles d ?agent - « La conjoncture nous a encouragés à nous spécialiser dans la vente à réméré », Alai
Par Aurélie Tachot | Le | Réseaux-franchise
Pour décupler sa force de frappe sur le marché, l’agent immobilier Alain Finger a décidé de conjuguer ses compétences avec celles de professionnels issus du monde bancaire. Lancé en février 2013, son réseau d’agences Preservimmo est aujourd’hui spécialisé dans un secteur de niche : la vente à réméré
Preservimmo, c’est d’abord l’histoire d’une rencontre : « celle d’un intermédiaire en opération bancaire, d’un spécialiste de la vente à réméré, d’un banquier et d’un professionnel de la transaction immobilière qui ont décidé de réunir leurs compétences pour créer un acteur de premier plan dans la vente à réméré », explique Alain Finger, l’un des quatre associés. Née il y a plus d’un an, l’enseigne est en effet spécialisée dans la vente avec faculté de rachat qui prévoit, pour le propriétaire, la possibilité de résilier la vente dans un délai de 60 mois grâce au rachat de son bien par des investisseurs fonciers à un prix généralement décoté de 55 à 70 %, en fonction de sa situation géographique. Si la pratique date du 18e siècle, elle n’a pas pris une ride. « La conjoncture économique nous a encouragés à nous spécialiser dans ce domaine, qui répond à une demande forte des particuliers rencontrant des difficultés pour rembourser leurs crédits », précise-t-il. Le réseau immobilier, qui espère doubler son chiffre d’affaire de 2013 d’ici la fin de l’année, propose ainsi aux propriétaires embourbés dans des situations financières difficiles (fichages bancaires, dettes de copropriété…) de vendre leurs biens en toute discrétion, tout en continuant à y résider, moyennant le versement d’une indemnité d’occupation.
Un dispositif encore boudé par les agents
Contrairement à d’autres acteurs de ce marché de niche, Preservimmo, qui dispose du statut d’agence immobilière et de la carte professionnelle, instaure une condition sine qua none à la réussite d’une vente à réméré. « Nous exigeons que les propriétaires soient suffisamment solvables pour racheter leurs biens à l’issue de cette période. Nous sommes donc attentifs à leur taux d’endettement, qui ne doit pas dépasser 50 % et refusons environ 9 dossiers sur 10 », explique Alain Finger. Ce qui réduit, certes, le nombre d’affaires mais laisse de belles opportunités compte tenu du boom de la vente à réméré depuis le début de la crise. Car à chaque transaction, l’agence touche entre 7 et 9 % du montant de la valeur du réméré en guise d’honoraires. Si la vente avec faculté de rachat n’est pas encore développée en France c’est qu’elle jouit d’une mauvaise image depuis les années 80. Le gérant du réseau Preservimmo, qui dénombre une dizaine de collaborateurs, cite également le déficit de compétences des agents immobiliers dans ce domaine. « Par manque de formation, ils se lancent plus volontiers dans la transaction traditionnelle, ce qui explique le fait que la vente à réméré reste encore une activité maîtrisée par les professionnels de l’intermédiation bancaire », conclut-il.