« Internet révolutionne le métier » Frédéric Monssu, DG de Guy Hoquet
Par Gaëlle Fillion | Le | Réseaux-franchise
Le 3e réseau immobilier français vient d’investir dans un nouvel outil transactionnel qu’il commence tout juste à déployer auprès de ses 500 agences franchisées. L’occasion de faire également le point sur les projets web du réseau et d’interroger le DG sur sa vision du marché de l’immobilier sur Internet
En quoi consiste ce nouvel outil interne ?
Nous avons développé notre nouveau système d’information avec Aptalis, le logiciel de gestion immobilière du groupe Pages Jaunes. Il prend en charge l’intégralité des étapes de notre métier : la prospection, la transaction, le pilotage et l’après-vente. Il intègre en effet des briques de CRM pour assurer le suivi de la relation client, grâce notamment à des technologies embarquées. C’est un enjeu clé pour nous.
Mettez-vous des outils web à la disposition de vos franchisés ?
350 de nos agences disposent de leur propre site web. En complément de leurs annonces, notre service communication national se charge de leur transmettre des contenus locaux, des chiffres par exemple, pour enrichir leurs pages. Nous avons par ailleurs lancé un site mobile en 2011. En octobre dernier, le site corporate national rassemblait 270 000 visites, pour 122 000 pour les sites agences et 22 000 pour le site mobile.
Et pas d’application mobile ?
Plusieurs de nos franchisés ont pris l’initiative de développer leurs propres applications locales. Au regard de ce bon retour d’expérience du réseau, nous lancerons une application nationale Guy Hoquet début 2013. Nous ne voulons pas d’une simple transformation de notre site mobile en application mais plutôt prendre le temps de trouver la bonne combinaison pour proposer un véritable apport client.
Vos franchisés déposent-ils leurs annonces sur LeBonCoin ?
Dans l’absolu, nous leur recommandons d’éviter d’avoir recours à ce site, au risque de scier la branche sur laquelle ils sont assis. Toutefois, nos franchisés sont indépendants. S’ils souhaitent aller sur LeBonCoin, nous leur demandons de ne publier que leurs biens en exclusivité. Ce site décrédibilise les professionnels et bloque le marché. Déontologiquement, c’est inadmissible, d’autant que ce sont les professionnels de l’immobilier eux-mêmes qui financent ce site.
Comment luttez-vous contre les agences low cost ?
Avec une commission de 4,2 % en moyenne et une solide qualité de conseil, nous n’avons pas à rougir face à certains acteurs low cost qui mettent souvent de longs mois avant de vendre un bien. Nous nous engageons à vendre en moins de 90 jours. Si ce n’est pas le cas, nous rétrocédons 10 % de commission par mois supplémentaire.
Internet révolutionne le métier : notre stratégie consiste donc à jouer la carte de la complémentarité multicanaux. Dès aujourd’hui, toutes nos agences porteront progressivement l’enseigne Guy-Hoquet.com et plus simplement Guy Hoquet, par exemple. Quand un client investit 190 000 € en moyenne dans un bien avec un crédit sur 20 ans, je comprends qu’il ait envie de voir physiquement un professionnel. D’ailleurs, on constate que dans d’autres secteurs, les pure players comme Free ou Apple ouvrent à leur tour des boutiques.