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« L’immobilier de prestige fait figure d’exception  » (L. Demeure - Coldwell Banker Europa Realty)

Par Christian Capitaine | Le | Réseaux-franchise

Après avoir ouvert, l’an passé, 12 nouvelles agences immobilières sur le territoire national, le réseau Coldwell Banker Europa Realty, spécialiste de l’immobilier de prestige en France, dresse un état des lieux de ce segment de marché pour l’exercice 2022, marqué notamment par l’émergence de nouveaux territoires et l’arrivée d’une nouvelle clientèle. L’éclairage de son président, Laurent Demeure.

Le réseau d’immobilier de prestige compte une cinquantaine d’agences en France. - © D.R.
Le réseau d’immobilier de prestige compte une cinquantaine d’agences en France. - © D.R.

Le luxe : un segment de l’immobilier imperturbable ? Alors que le marché dans l’ancien s’est retourné, dans l’Hexagone, à partir du deuxième trimestre 2022, celui qui a concerné les biens de prestige n’a connu aucun soubresaut. « Dans ce contexte de retournement général du marché traditionnel, cela peut interroger », reconnaît Laurent Demeure, président de Coldwell Banker Europa Realty.

12 nouvelles agences en 2022

Il n’empêche, la réalité est là : pour prendre en exemple les performances enregistrées, au cours de l’année 2022, par la filiale française de Coldwell Banker, réseau qui revendique figurer dans le top 3 des acteurs de l’immobilier de luxe dans le monde, celui-ci a, tout d’abord, ouvert en France douze nouvelles agences immobilières, pour en compter désormais une cinquantaine.

Il s’est ainsi nouvellement implanté à Montfort L’Amaury (78), Sucé-sur-Erdre (44), Andernos-les-Bains (33), Pornic (44), La Baule (44), La Rochelle (17), Grimaud (83), Sainte-Maxime (83), Cannes (06), Annemasse (74), Guétary (64) et Collioure (66).

1 100 transactions conclues

Sur la plan de la volumétrie transactionnelle, Coldwell Banker Europa Realty annonce avoir réalisé, au cours de l’année écoulée, 1 100 transactions sur le territoire français, « ce qui nous situe, à périmètre constant, sur un niveau comparable à celui de 2021 », indique Laurent Demeure.

Laurent Demeure président de Coldwell Banker Europa Realty - © William Bibet
Laurent Demeure président de Coldwell Banker Europa Realty - © William Bibet

Et ce dernier de commenter : «  Nous sommes entrés, en 2022, dans un nouveau cycle immobilier, marqué par un retour à l’équilibre. Certes le pouvoir d’achat immobilier des Français s’est ralenti. Mais le segment du luxe, lui, est resté épargné. Il fait figure d’exception.  »

Pour expliquer cette singularité, Laurent Demeure met en avant deux facteurs. « Rappelons d’abord que pour, notre clientèle, de nombreuses transactions se font sans emprunt, la hausse des taux n’étant donc pas, pour eux, un sujet. » Aussi, « acheter en France, et à Paris surtout, reste un acte patrimonial fort et rassurant, reprend le président de Coldwell Banker Europa Realty, qui permet aux futurs propriétaires de sécuriser leur argent. »

Le grand retour des Américains

Les profils de ces fortunés ont-ils évolué au cours des douze derniers mois ? Et quid de leurs envies ? En cette ère post-Covid, les clients étrangers signent leur grand retour en France, observe-t-on chez Coldwell Banker Europa Realty.

En tête de ces porteurs de projets, on trouve les Américains. « Ils profitent non seulement de la parité entre le dollar et l’euro, mais aussi de taux de crédit immobilier qui restent bien moins inférieurs à ceux pratiqués dans leur pays », observe Laurent Demeure.

La clientèle du nord de l’Europe, au pouvoir d’achat bonifié grâce à des revenus puisés dans le gaz et le pétrole, se révèle également de plus en plus friande de notre pays. Au même titre, d’ailleurs, que les Indiens, qui investissent moins en Grande-Bretagne depuis l’enlisement du royaume dans la spirale inflationniste et sa décision de couper les ponts avec l’Europe.

« Les envies de nos clients ont également évolué, reprend Laurent Demeure, la notion de luxe a changé : aujourd’hui, fini le superflu ; fini le « bigger is better ». Lorsqu’on achète un bien immobilier de luxe, il ne s’agit plus de satisfaire son égo. Il convient avant tout se faire plaisir. Et en se montrant plus raisonnable. »

Paris, le Graal mondial

Concernant les territoires de l’immobilier de luxe en France, Paris, boostée par la clientèle américaine, « est devenue le Graal au niveau mondial, observe Laurent Demeure, et n’apparaît plus en compétition avec Londres et New-York ».

Et pour cause : « Alors que la capitale anglaise est sortie du jeu avec le Brexit, New-York, où le marché immobilier s’est retourné l’an passé, souffre d’une montée de l’insécurité  », relève le président Coldwell Banker Europa Realty.

Et même si les secteurs géographiques traditionnels parisiens restent une référence (Triangle d’Or, Ecole militaire, centre historique, Marais…) de nouveaux territoires du luxe émergent. C’est le cas du 11e arrondissement, « très vivant, très commerçant, observe -t-on chez Coldwell Banker Europa Realty, ou encore des quartiers qui entourent les Buttes-Chaumont, dans le 19e arrondissement.  »

Les nouveaux eldorados du luxe

Enfin, ce phénomène d’émergence de nouveaux territoires de l’immobilier de luxe en France s’est étendu à d’autres régions du pays. « Ce phénomène s’est vérifié, par exemple, sur l’Atlantique Riviera : Biarritz (le nouveau Los Angeles de l’Europe), le bassin d’Arcachon ou encore Hossegor étant devenus des marchés saturés, notre clientèle s’est déplacée vers Andernos-les-Bains », illustre Laurent Demeure.

Dernier exemple traduisant cette mutation : alors qu’hier la French Riviera avaient pour terre de prédilection les villes de Cannes et d’Antibes (les prix y ont baissé respectivement, l’an passé, de -15 % et -24 %), désormais les nouveaux eldorados se nomment Grimaud et Mougins, qui ont vu, sur cette période, leur prix au mètre carré grimper de +6 % et +15 %.