Les mandataires enterrent leur syndicat
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Né en 2012, le syndicat des réseaux de mandataires (SYREMI) a été dissout en douce au printemps dernier. Raison principale : l’UNIS, second syndicat immobilier, a massivement ouvert ses portes aux mandataires, dont les intérêts étaient jusque-là peu représentés auprès des pouvoirs publics. Un collège spécial a été créé, où siègent les poids lourds du secteur
Mais qu’est donc devenu le SYREMI ? On pouvait légitimement se poser la question ces derniers mois tant il semblait avoir disparu des radars. Et pour cause. ʺLe SYREMI n’existe plus ; tous ses membres ont rejoint l’UNISʺ, confirme l’ancien président, Jean Lavaupot. Cela a d’abord été le cas des enseignes CapiFrance et OptimHome il y a un an. Puis, I@DFrance au printemps dernier, suivi par Safti et MegAgence. Ces 5 enseignes rassemblent environ 9000 agents mandataires, désormais représentés par leurs dirigeants au sein du nouveau « collège des réseaux de mandataires » de l’UNIS. Pour ces enseignes, l’enjeu est double : d’un côté, intégrer un syndicat immobilier traditionnel leur permet d’avoir une force de frappe plus importante auprès des pouvoirs publics. De l’autre, cet exode massif parachève, sur le plan symbolique, la dédiabolisation des mandataires, qui ont longtemps été marginalisés au sein de la profession. ʺC’est une étape de plus dans l’institutionnalisation de cette nouvelle forme d’organisation. Elle était rendue indispensable par le poids que les mandataires ont pris sur le marchéʺ, observe Roland Tripard, président d’I@DFrance.
Une stratégie « gagnant-gagnant »
Aujourd’hui, les trois principales organisations professionnelles comptent toutes des agents ou réseaux mandataires dans leurs rangs. Le réseau Propriétés-Privés est historiquement affilié à la FNAIM. Quant au SNPI, son président Alain Duffoux nous confirme que son collège des agents commerciaux comporte aussi des mandataires, à titre individuel. Née en 2009 de la fusion entre plusieurs instances représentatives des administrateurs de biens, de la gestion, des marchands de biens et de la transaction, ʺl’UNIS avait déjà l’habitude de marier la carpe et le lapinʺ, explique Géraud Delvolvé, son délégué général. Et de préciser : ʺAujourd’hui, nous avons plus d’une copropriété sur 2 et un tiers des lots en gestion locative. Nous sommes en phase de progression sur la transaction : sur 30 000 agences, nous avons 1400 agences adhérentes et désormais 9000 agents commerciauxʺ. En ouvrant massivement ses portes aux réseaux de mandataires depuis un an, l’UNIS risquait moins une levée de bouclier interne que ses concurrents (puisque sa base est historiquement constituée de syndics ou de gestionnaires locatifs). Cette stratégie a permis au syndicat de booster significativement sa représentativité sur le métier de la transaction. Selon les chiffres publiés au Journal Officiel en août, la FNAIM reste l’organisation qui pèse le plus lourd au sein de la branche « immobilier » avec 50.37 % des professionnels syndiqués, suivie par l’UNIS avec 24.79 %, puis du SNPI (13.76 %) et du SNRT (11.09 %).
Quel bilan 6 mois après ?
Concrètement, comment se passe la cohabitation entre agences vitrées et mandataires au sein de l’UNIS ? ʺAu jour le jour, quand des problèmes concrets de concurrence se posent, nous nous réunissons pour faire le point et les traiter au cas par cas. Par exemple, l’arrêté relatif à l’affichage des prix et aux barèmes d’honoraires faisait l’objet d’interprétations différentes parmi nos membres. Nous nous sommes assis autour d’une table, nous avons sollicité la DGCCRS qui a donné son point de vue, et dont nous avons tenu compteʺ, explique l’UNIS. La discussion, difficile jusqu’alors, semble donc être le premier pas vers la réconciliation. ʺIl faut donner du gage à ces nouveaux modèles. Nous ne pouvons plus nous passer d’une représentation officielle de l’ensemble du métier. Le consommateur final se moque de savoir s’il a affaire à une agence vitrée ou à un mandataire. Il veut juste acheter ou vendre au meilleur prixʺ, conclut Géraud Delvolvé.
Gaëlle Fillion