« Malgré les gilets jaunes, Paris reste l’une des villes les plus séduisantes au monde »
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Si l’année 2019 commence aussi bien que 2018 pour l’immobilier haut de gamme, les prix devraient se stabiliser dans la capitale sur ce segment, estime Richard Tzipine, directeur général de l’agence Barnes
Quel bilan faites-vous de l’année 2018 ?
Le bilan est excellent pour Barnes. Après une année 2017 qui avait vu notre chiffre d’affaires augmenter de 20 %, nous avons connu une progression de 25 % en 2018. Tandis que le nombre de transactions a progressé de 17 % à 18 %, nous avons constaté une augmentation des prix à Paris de l’ordre de 5 à 10 % sur l’immobilier de qualité, c’est-à dire pour des biens au-dessus du million d’euros. Nous avons vendu jusqu’à 20 000 euros le m² dans le Marais ainsi que rue des Abbesses dans le 18°, 28 000 euros dans le 7ème, 30 000 euros dans le 8ème, fourchette haute de prix concernant des biens d’exception. Cette progression importante des prix en 2018 s’explique en raison d’une demande beaucoup plus forte que l’offre. La demande en biens d’exception ne concerne plus uniquement les étrangers mais également, à hauteur d’environ un quart d’entre eux, une clientèle française « Ultra-High Net-Worth Individual » (haut de gamme). La clientèle étrangère représente de 4 à 25 % en fonction des arrondissements à Paris. Parmi les Français, une proportion non négligeable - et toujours en augmentation - est représentée par les expatriés qui reviennent principalement de Londres.
Comment voyez-vous l’année 2019 ?
Les prix devraient se stabiliser, car ils sont montés hauts pour atteindre un record. Nous sommes sans doute arrivés en 2019 au bon moment pour vendre. Autre phénomène plus récent, celui des gilets jaunes qui a créé un certain attentisme fin 2018 côté acquéreurs, surtout en ce qui concerne les étrangers. Quelques incertitudes demeurent tant que la situation politique et sociale ne se sera pas éclaircie. Cette situation n’empêche pas Barnes de voir l’année 2019 commencer sur une très bonne tendance, les fondamentaux de l’immobilier étant toujours très bons. C’est paradoxal de dire cela en pleine crise des gilets jaunes, mais Paris est redevenue l’une des villes les plus séduisantes au monde pour le business, le tourisme et pour les investisseurs étrangers. Dans le classement Barnes des métropoles les plus attractives pour la clientèle haut de gamme, Londres a chuté de la 3ème à la 6ème place, juste derrière Paris qui est 5ème. La capitale recule de 3 places, mais principalement en raison des mouvements sociaux de fin 2018.
Quels sont les arrondissements privilégiés par les profils visés par Barnes ?
La clientèle est plutôt intellectuelle et internationale pour la rive gauche et le 8ème, plus jeune dans le Marais, le centre de Paris ou dans les 9eme, 10eme et 18eme arrondissements, plus classique et familiale dans les arrondissements de l’Ouest parisien et Neuilly. Néanmoins, avec le niveau des prix atteints dans certains arrondissements du cœur de la capitale, certains de nos clients commencent à « glisser » dans d’autres arrondissements, comme le 16ème dont le rapport qualité-prix est devenu particulièrement intéressant. Nous voyons aussi une montée des quartiers de l’Est parisien. Nous avons notamment une équipe qui travaille sur le 11/12ème, un secteur qui a progressé fortement chez nous, avec des prix moyens autour de 9 500 euros. Ce sont des arrondissements qui attirent les jeunes actifs n’ayant pas encore les moyens de s’installer dans le Marais.
Hugues Boulet