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Passoires énergétiques : les propriétaires bailleurs pas pressés de vendre

Par Christian Capitaine | Le | Réseaux-franchise

Les interdictions de location de passoires énergétiques, dont le calendrier s’étire jusqu’en 2034 pour les logements avec un DPE E, n’ont guère pressé, l’an passé, les propriétaires bailleurs à se défaire de leurs biens immobiliers, révèle le dernier Baromètre Guy Hoquet. En effet, la part de ces logements énergivores dans les ventes totales est restée stable versus 2021.

Les logements F et G ont été vendues, l’an passé, 10 % moins cher que la moyenne. - © D.R.
Les logements F et G ont été vendues, l’an passé, 10 % moins cher que la moyenne. - © D.R.

On les pensait nombreux à vouloir se débarrasser de leur passoire énergétique. Or, il n’en est rien. Alors que les interdictions de location des biens immobiliers énergivores sont installées dans le calendrier depuis janvier 2023 (interdiction de renouvellement des baux pour les logements avec un diagnostic de performance énergétique G+), leurs propriétaires font encore preuve d’un certain attentisme.

Quelle décote pour les passoires ?

En effet, selon le dernier Baromètre Guy Hoquet, les biens avec un DPE F et G (considérés donc comme des passoires) n’ont représenté, en 2022, que 8 % des mises en vente en France.

« Soit une part stable par rapport à 2021 », peut-on lire dans le document. «  On pensait que les propriétaires bailleurs, dans l’incapacité de faire des travaux de rénovation, allaient vendre leur bien. Mais les arguments pour ne pas vendre priment sur l’inverse  », observe, dans Le JDD, Henry Buzy-Cazaux, président de l’Institut du management des services immobiliers.

Et parmi les principales raisons de ne pas vendre figure la décote du bien. Car, d’après les calculs de Guy Hoquet, les logements F et G ont été vendues, l’an passé, 10 % moins cher que la moyenne. Toutefois, dans certaines villes, « on n’observe aucune décote de prix, note-t-on chez Guy Hoquet, voire des valeurs plus élevées que la moyenne.  » C’est le cas à Bordeaux, Rennes, Bastia, Angers et Orléans.

L’exception parisienne

Dans ce tableau, Paris fait toutefois figure d’exception. Tout d’abord au niveau de la décote, moins forte qu’ailleurs en France, soit -3 %. Aussi, les ventes de logements classés F et G dans la capitale ont concerné, l’année écoulée, 21,6 % des transactions, soit une progression de 8,3 points versus 2021.

Mais rien d’illogique à cela. Paris est caractérisée par un parc de logements ancien, rappelle Stéphane Fritz chez nos confrères du JDD, et « les travaux de rénovation [y] sont plus compliqués à effectuer qu’ailleurs car la majorité des biens est en copropriété. »

Par ailleurs, on notera que le bassin méditerranéen et l’Occitanie semblent, pour le moment, moins concernés par les mises en vente de passoires thermiques, car elles ont concerné moins de 8 % des transactions réalisées l’an passé sur le territoire.