Syndic de copropriété : Bellman lève 4 millions d’euros et affiche ses nouvelles ambitions
Par Christian Capitaine | Le | Réseaux-franchise
Après avoir levé 2 millions en 2019 lors de son lancement, le syndic de copropriété 2.0 Bellman vient de boucler un deuxième tour de table d’un montant de 4 millions d’euros. Rappel de la genèse de la plateforme, de son fonctionnement et focus sur ses nouveaux objectifs avec son co-fondateur et CEO, Antonio Pinto
Comment est né Bellman ?
Fils de concierge d’immeuble et d’artisan, j’ai grandi en ayant bruit, régulièrement, de problèmes liés à la gestion des copropriétés. Plus tard, devenu propriétaire, j’ai fait l’expérience d’une certaine frustration dans ma relation avec les syndics. Alors, avec ma casquette d’entrepreneur, j’ai rencontré des dizaines de gestionnaires de copropriétés travaillant au sein de structures traditionnelles de toutes tailles. Et tous m’ont fait ce constat : « Nous sommes mal outillés et, par conséquent, perdons beaucoup de temps sur des tâches sans valeur ajoutée. »
Il m’est alors apparu comme une évidence de créer un syndic de copropriété à la fois innovant sur le plan technologique et doté d’une culture d’entreprise radicalement orientée vers la satisfaction client. J’ai alors créé Bellman, en février 2019, avec Jonathan Ratier.
Comment fonctionne la plateforme ?
Notre métier de syndic de copropriété repose sur trois domaines d’expertise : assurer le support client de l’immeuble, gérer les prestataires et s’occuper de la partie administrative de l’immeuble. Pour les mener à bien, nous avons développé des outils et logiciels qui permettent de faciliter les actions des gestionnaires.
D’une part, la gestion du support client est facilitée en donnant à nos gestionnaires tout le contexte dont ils ont besoin pour répondre facilement aux mails ou appels.
Côté prestataires, nos outils permettent de réaliser des appels d’offre plus facilement et de rappeler, à nos gestionnaires, de renégocier les contrats ou encore de sauvegarder correctement les factures.
Enfin, sur la partie administrative, nous avons développé notre logiciel comptable qui réalise des vérifications et audit automatisés pour faciliter le travail du comptable.
Quels sont les profils de vos gestionnaires ?
Bellman s’appuie, pour l’heure, sur une équipe de cinq gestionnaires expérimentés : ils ont entre cinq et dix ans d’expérience. Tous sont salariés, employés en CDI, et chacun gère une quarantaine d’immeubles, contre, en moyenne, 50 voire 60 dans les autres syndics de copropriété. Nos outils leur permettent de ses concentrer sur leur coeur de métier, en automatisant ou semi-automatisant toutes les tâches pénibles.
Ainsi, ils passent moins de temps à traiter l’administratif et plus de temps à gérer les sujets importants pour les copropriétaires. Aussi, nous leur offrons une structure où les règles du jeu sont claires : la seule chose qui compte, c’est la satisfaction des copropriétaires. Ainsi, nous leur offrons, par exemple, un variable en fonction du taux de satisfaction de leurs copropriétaires.
Vous dites que la place de l’humain est primordiale dans votre mode de gestion. Comment cela se traduit-il ?
Par des visites régulières au sein des copropriétés. Puis via une gestion personnalisée de la copropriété et du copropriétaire. Chez les syndics traditionnels, la tendance est à l’industrialisation de la profession : la copropriété est un numéro pour laquelle les problématiques sont dispatchées entre le service comptable, le service litige, le service travaux et le service social.
Chez Bellman, c’est tout le contraire : un gestionnaire est responsable de l’intégralité des sujets de ses copropriétés. Il peut certes faire appel aux autres collaborateurs de la plateforme pour obtenir des réponses, mais c’est sa responsabilité de faire avancer les sujets. Ainsi, nous pouvons nous targuer d’une gestion des copropriétés plus familiale et plus responsable, grâce à un gestionnaire qui connaît les sujets de ses copros de A à Z.
Vous venez de boucler une deuxième levée de fonds de 4 millions d’euros. A quoi va servir cette somme ?
A deux choses. D’abord, à améliorer la plateforme, qui reste en évolution constante depuis sa création, que ce soit au niveau des interfaces destinées aux gestionnaires ou à celles des copropriétaires. Pour ce faire, nous prenons en compte les demandes des conseils syndicaux et des copropriétaires pour imaginer des nouveaux services et améliorer la plateforme. Deuxièmement : recruter de nouveaux gestionnaires. Nous faisons face à une forte demande, avec l’ambition de gérer, à horizon fin 2020, environ 200 immeubles. Nous devons donc anticiper cette croissance pour maintenir notre qualité de service.