« Le Bon Agent est dans une logique de partenariat avec ses agents commerciaux » Claude-Olivier Bonnet
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La qualité du conseil et des rapports humains : voilà ce que souhaite privilégier Le Bon Agent. Alors que de nombreuses agences immobilières sont en grandes difficultés, le réseau de mandataires s’émancipe à vitesse grand V. Comme l’explique son fondateur Claude-Olivier Bonnet
Qu’est-ce qui caractérise votre réseau ?
Le Bon Agent est un réseau qui se positionne entre les agences traditionnelles et les centrales d’achats, aussi appelées réseaux d’agents commerciaux. Il a été fondé par une équipe de professionnels immobiliers connaissant la réalité du terrain, non d’experts en marketing. Notre réseau, qui s’est développé sur Paris et l’Ile-de-France, recense aujourd’hui 21 agents commerciaux. Ils sont sélectionnés et formés par nos soins, par le biais de notre centre de formation, qui délivre des certifications à la fois commerciales et juridiques.
Comment les agents commerciaux sont-ils accompagnés ?
Nous sommes dans une logique de partenariat avec nos agents commerciaux. Notre mode de commissionnement de mandats est représentatif de notre état d’esprit. Depuis notre lancement, nous rétrocédons 30 % de nos honoraires aux vendeurs lorsque l’agent vend un bien sous 30 jours. Pour aider nos collaborateurs dans leur mission de prospection commerciale, nous avons également créé un centre d’appel composé d’auditeurs. Notre stratégie attire de nombreux mandataires ayant été déçus par les réseaux de masse dans lesquels les rapports humains sont inexistants et les commissions versées tardivement.
Sur quels projets travaillez-vous ?
Nous venons de développer une solution iPad permettant aux agents immobiliers de signer et de gérer électroniquement des mandats directement depuis le terrain. Pour renforcer la proximité avec nos agents commerciaux, nous allons installer un bureau de représentation à moins de 80 kilomètres de leur domicile. Enfin, d’ici la fin de l’année, nous avons pour objectif de dénombrer 50 agents et de les installer de manière qualitative sur le territoire francilien, tout en démarrant un développement en province en fonction des demandes qui nous sont adressées.
Comment voyez-vous le métier d’agent immobilier évoluer ?
Nous nous dirigeons vers une réduction - et non une disparition - des agences immobilières physiques. D’un côté, nous aurons des agences dématérialisées qui prendront des mandats via Internet et qui se construirons des réseaux de communication et d’apport d’affaires via Facebook et Twitter. De l’autre, des agences traditionnelles avec une structure commerciale physique qui s’adresseront aux clients qui émettent un véritable besoin d’avoir une personne en face d’eux.
N’est-ce pas difficile, pour les propriétaires d’agences ayant investi du temps et de l’argent, de voir leur cœur de métier disparaitre ?
Bien sûr, dans la mesure où ils doivent remettre en cause leur culture de l’administration de biens. Même si de nouveaux acteurs, notamment ceux présents sur le web, chamboulent le marché, je pense qu’il y a de la place pour tous les modèles économiques. La preuve : malgré le contexte, les agences immobilières de qualité restent debout et stabilisent leur chiffre d’affaires. Pour rester dynamique, elles devront toutefois retravailler la rémunération de leurs commerciaux.
Le débat sur les réseaux de mandataires bat actuellement son plein. Quelle est votre position sur le sujet ?
Ils ont évidemment leur place sur le marché, mais pas à n’importe quelles conditions. Dans certains réseaux, les agents mandataires sont lancés en moins d’une demie-journée, ce qui ne va pas dans le sens de la protection du consommateur. Tout comme la Fnaim, je suis favorable à l’instauration d’une formation obligatoire, en présentiel ou en e-learning, à l’issue de laquelle une certification prouvant que les compétences métiers ont été validées serait délivrée. C’est un gage de sérieux que nous devons à nos clients.
Aurélie Tachot