Plus de la moitié des annonces n’indique pas le montant des charges
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MeilleureCopro, start-up de conseil aux copropriétaires lancée en 2016, propose un état des lieux du montant des charges en France mais aussi un bilan de la conformité des annonces immobilière à la loi ALUR. Si on y apprend entre autres que les charges sont beaucoup plus élevées à Paris qu’à Nantes, on constate surtout que plus de la moitié des annonces immobilières n’indiquent pas leur montant ni le nombre de lots de la copropriété bien que cela soit obligatoire
7,5 millions d’annonces immobilières publiées sur lesprincipaux portails ont été scannées par MeilleureCopro lors de son baromètre des charges de copropriété et son bilan de conformité à la loi ALUR. Après avoir trié ces données, en enlevant doublons et biens à la location, le site a concentré l’étude sur 500 000 biens à la vente.
Des annonces pas assez conformes à la loi ALUR
Le constat est sans appel. Seulement un tiers des annonces de biens ancienssont conformes à la loi ALUR. Dans le neuf, presque toutes sont « hors-la-loi » puisque 11 % seulement des annonces analysées indiquent le nombre de lots et 4 % le montant des charges. Sur ce point le fondateur a une explication. « Les promoteurs ont parfois du mal à avoir une vision globale du montant des charges. Il leur manque un outil de prévision. Et MeilleureCopro, avec son simulateur de charges, pourrait y répondre », explique Edouard-Jean Clouet, Cofondateur de MeilleureCopro.
SeLoger est le portail dont les annonces sont les plus conformes
4 ans après l’entrée en vigueur de la loi ALUR, MeilleureCopro a dressé un palmarès des sites d’annonces les plus conformes. SeLoger arrive en tête avec des annonces conformes à 37 %. Bien Ici arrive en deuxième position avec 33 % de conformité et Logic-Immo.com ferme le top 3 avec 28 % de conformité.
Les sites de ventes immobilières de particuliers à particuliers sont les moins conformes avec seulement 3 % pour PaP et 2,5 % pour Leboncoin particuliers. Les annonces publiées par des pros sont donc 9 fois plus souvent conformes que celles des particuliers.
Comment expliquer ces résultats ?
Plusieurs facteurs expliquent ces résultats. « Ce qui fait baisser le taux global de conformité est l’absence du nombre de lots. Il s’agit d’une information parfois difficile à trouver », précise Edouard-Jean Clouet. Pour les annonces de particuliers à particuliers, les portails ne proposent pas toujours les champs « montant des charges » ou « nombre de lots ». De plus, les vendeurs « ne savent pas forcément qu’ils doivent les préciser. Pour cela, les portails d’annonces devraient plus les sensibiliser », observe-t-il.
Les portails ont donc un rôle important à jouer. Par exemple, en rendant ces champs obligatoires avant de publier une annonce, pour les particuliers et les professionnels.
L’absence de sanctions peut également expliquer le manque de motivation de certains professionnels. Surtout que les acquéreurs obtiennent ces informations au moment de la signature du compromis. « Néanmoins, les annonceurs s’exposent à des poursuites civiles ou pénales en ne les précisant pas », rappelle Edouard-Jean Clouet.
Valoriser cette information
Redonner du sens à cette information précieuse pour le pouvoir d’achat des acquéreurs est une piste de la Start-up.
« Nous réfléchissons en ce moment à une manière de valoriser le montant des charges pour les promoteurs, les agents immobiliers mais aussi pour les portails d’annonces » conclutEdouard-Jean Clouet.
Marion Marten-Perolin