« Bien’Ici est attendu au tournant », Isabelle Vrilliard, ImmOpinion

Quel est l’intérêt de l’étude ImmOpinion ?

Cette année, environ 400 responsables d’agences et négociateurs travaillant dans des agences indépendantes, des réseaux de franchises ou de mandataires ont répondu au questionnaire. C’est 10 % de plus que l’an dernier. C’est une progression que l’on peut attribuer au fait qu’il n’existe pas, à ma connaissance, d’études portant sur les pratiques en matière de marketing digital et donnant la parole aux professionnels de terrain. Alors que le secteur de l’immobilier a finalement été l’un des premiers à être ubérisés - que ce soit par le rôle du particulier ou par le digital - il me semble intéressant d’analyser les usages des professionnels en matière de communication online.

Quelles sont les nouveautés de cette 2^e édition ?

Cette année, nous avons dédié davantage de questions aux réseaux de franchise et de mandataires. Nous avons notamment interrogé les professionnels sur les critères qui les encourageaient à rejoindre une enseigne, sur les recommandations qu’ils feraient à ceux qui souhaiteraient s’adosser à un réseau… Leurs réponses ont été mises en forme au sein de classements. Certains sujets ont, par ailleurs, été creusés. C’est le cas de la géolocalisation, qui s’installe doucement dans la sphère de l’immobilier, même si elle rencontre des freins. Nous avons enfin interrogé les professionnels sur leur perception du portail Bien’Ici, qui a récemment fêté son premier anniversaire.

Bien’Ici a t-il trouvé sa place sur le marché ?

Oui, Bien’Ici est même entré à une place honorable ! Je le vois comme un nouvel entrant, dans un marché qui lui veut globalement du bien. Mais, comme tous les portails d’annonces, celui-ci se heurte à la difficile acquisition d’audience, un critère étroitement lié à l’efficacité aux yeux des professionnels interrogés. La cinquantaine de verbatims que nous avons récoltés de nos sondés sur Bien’Ici mettent en lumière qu’il est attendu au tournant, d’autant qu’il revêt une dimension « politique » sur le marché.

Les professionnels s’inscrivent-ils toujours dans une démarche R.O.I. ?

En apparence, oui. L’un des enseignements de l’étude porte sur le coût du contact généré par les portails d’annonces. Les résultats soulignent une contradiction. La culture des agents immobiliers est de plus en plus tournée vers le R.O.I. Pour autant, alors même qu’ils cherchent à déterminer l’efficacité des portails qu’ils utilisent - de façon toujours aussi artisanale - les résultats sur la mesure du coût contact laissent perplexes. Quand on y pense, il est surprenant que les transactions immobilières se chiffrent en centaines de milliers d’euros, mais que les agents immobiliers ne sachent pas encore quelle valeur attribuer à l’acquisition d’un contact alors que les outils existent.

L’usage des réseaux sociaux évolue-t-il ?

Les réseaux sociaux progressent et occupent la deuxième place des médias web les plus utilisés par les professionnels de l’immobilier. Facebook se démarque très nettement : il semble mieux adapté à l’immobilier que LinkedIn et Twitter, moins plébiscités. A contrario, le mobile évolue peu et pose lui aussi la question de l’efficacité. Même si les professionnels semblent ne pas savoir comment s’emparer de ce sujet, le mobile reste leur troisième poste d’investissement sur le web, derrière les portails d’annonces et les réseaux sociaux.

Le second volet d’ImmOpinion a été réalisé du 25 novembre 2016 au 9 janvier 2017. ImmOpinion est disponible sur simple commande : www.immopinion.com. Le tarif est de 950 euros HT.

Aurélie Tachot