Logement neuf : lourde chute en 2020
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La Fédération française du bâtiment a fait état, mi-décembre 2020, d’une dégringolade en construction neuve, de plus de 22 % dans le logement et de près de 23 % dans le non-résidentiel. A la source de ces difficultés : les conséquences de l’arrêt des chantiers pendant le confinement, puis de la difficile reprise de l’instruction des permis et de la commande publique depuis. Etats des lieux.
« L’activité des entreprises du secteur du bâtiment a affiché, en 2020, une baisse de ses volumes de 15,2 % sur un an », a indiqué, mi-décembre 2020, Olivier Salleron, président de la Fédération française du bâtiment (FFB). Les deux tiers de ce recul correspondent à une évaporation subie lors du premier confinement, compensée, en grande partie, par les mesures de soutien immédiat mises en place par le gouvernement (dont l’élargissement de l’activité partielle, le fonds de solidarité et les prêts garantis par l’État). « C’est ce qui explique que les entreprises de bâtiment sont toujours là, et que l’emploi tient », a poursuivi Olivier Salleron. A noter que dans l’intérim, la baisse des emplois se trouve limitée à -0,8 %, soit 10 000 postes en moins.
L’individuel s’en sort mieux que le collectif
Au total, ce sont 380 000 logements qui ont été autorisés en 2020, 44 000 de moins que la moyenne de longue période, conduisant à un point bas du ratio entre les permis et mises en chantier depuis 1999. À la différence des ouvertures de chantiers, on relève d’importantes disparités entre les segments du côté des permis.
L’individuel s’en sort moins mal, en repli de 10 %, proche de la baisse des ventes en diffus qui ont connu un rattrapage partiel pendant l’été 2020. « Le collectif souffre plus (-18,7 %), avec un effondrement des ventes des promoteurs et un secteur locatif social à la peine, comme l’indique la baisse continue des mises en vente et des agréments dans le neuf depuis 2017 », affirme Olivier Salleron.
La fédération relève une « dégringolade en construction neuve, de plus de 22 % dans le logement et de près de 23 % dans le non-résidentiel ». Il faut y lire, selon elle, « les conséquences de l’arrêt des chantiers pendant le confinement, puis de la difficile reprise de l’instruction des permis et de la commande publique depuis. »
2021 : un risque de pénurie est à prévoir
Un risque de pénurie du marché est à prévoir en 2021 et donc un manque de logements. Les facteurs sont une baisse marquée des permis octroyés par les élus locaux depuis plus d’un an et la restriction, depuis 2019, des conditions d’emprunt immobilier.
« Dans un tel contexte, alors que les entreprises peuvent poursuivre leurs chantiers et ne bénéficient plus de droit au dispositif d’activité partielle, le repli de l’emploi s’accentuera en 2021. Le solde net ressortira à environ -4,1 %, soit -50 000 postes compte tenu de l’habituel temps d’adaptation au repli d’activité et d’une volonté des chefs d’entreprise de conserver des personnels qu’ils ont eu du mal à recruter et qu’ils ont formés », indique Olivier Salleron.