Notaires : +12 % de transactions en Ile-de-France en 2021
Par Christian Capitaine | Le | Services pour évaluer
Avec 182 000 logements anciens vendus, l’année 2021 a signé un nouveau record pour l’Ile-de- France, soit une hausse de 12 % versus 2020, nous informent les Notaires du Grand Paris. Trois leviers ont permis d’aiguiser l’appétit des ménages pour l’immobilier : la crise sanitaire et ses restrictions, le recentrage sur la sphère personnelle et le développement du télétravail. A cela se sont ajoutées « des conditions de crédit encore très favorables et une accumulation d’épargne. »
L’année 2021 a affiché, au sein de la région francilienne, « une activité exceptionnelle » sur le marché de la transaction dans l’ancien, avec des volumes de ventes qui ont progressé de 11 % pour les appartements et de 12 % pour les maisons par rapport à 2020, ont relevé, fin février, les Notaires du Grand Paris.
« Comportements nouveaux » dans la capitale
Ces derniers ont, par ailleurs, identifié des comportements nouveaux dans la capitale, « qui pourraient expliquer ce rebond ». Premièrement, le fait que certains parents aient réalisé des économies pendant les confinements et aient été prompts, ensuite, à faire des donations à leurs enfants en vue de l’acquisition d’un logement.
Deuxièmement, le fait que certains investisseurs aient accepté des rendements très faibles pour avoir la sécurité d’une localisation parisienne, ou aient pris leurs bénéfices en bourse pour se repositionner, ensuite, sur l’immobilier dans la Capitale.
Pourtant, une tendance très légèrement baissière se voit sur les prix. Et les Notaires de s’interroger : « Peut-être a-t-elle permis à de nouveaux entrants de concrétiser leur souhait de devenir propriétaire dans la Capitale ? »
Le trou d’air du 4ème trimestre
Au cœur de cette forte dynamique annuelle, conclue par un niveau record de transactions, les volumes de ventes de logements anciens ont toutefois enregistré « un trou d’air » au 4ème trimestre, ont relevé les Notaires, soit -20 % du 4ème trimestre 2020 au 4ème trimestre 2021.
Fait rassurant : « Les premiers indicateurs font état d’une bonne résistance du marché en janvier 2022 et d’avant-contrats assez nombreux en février qui devraient se transformer en ventes au printemps. »
Prix : tendance très légèrement baissière dans Paris
Du T4 2020 au T4 2021, la hausse annuelle des prix des logements anciens s’est poursuivie dans la région francilienne (+2,7 %). Fait inchangé : les hausses les plus fortes ont été observées pour les maisons, soit une progression de 7 % sur les douze mois de 2021.
Tous secteurs géographiques de la région parisienne confondus (et en y intégrant Paris), les prix des appartements ont augmenté de 0,6 % en un an, soit un rythme moins rapide que l’inflation des prix à la consommation (+2,8 %).
S’agissant de Paris, les valeurs sont, entre le 3ème et le 4ème trimestre 2021, « très légèrement orientées à la baisse », (de 10 780 à 10 600 euros le m²). En un an, les prix reculent de 1,6 % au 4e trimestre 2021.
« D’après nos indicateurs avancés sur les avant-contrats, on attend un prix au m² de 10 550 euros en avril 2022, ce qui limiterait la baisse annuelle des prix à 0,8 %. Au final et par rapport au point haut de novembre 2020, les prix au m² dans la capitale perdraient 310 euros et 2,9 % en un an et demi », ont tablé les Notaires.
Et d’ajouter : « D’après nos indicateurs avancés sur les avant-contrats, en avril 2022, la hausse annuelle des prix serait de 1,7 % pour les appartements en Petite Couronne mais encore de 3,6 % en Grande Couronne et elle reculerait pour les maisons à 5,1 % en Petite Couronne et 4,4 % en Grande Couronne. »
Optimisme tempéré pour les prochains mois
Que présager pour les mois qui viennent ? « Les facteurs qui ont dynamisé les ventes dans l’ancien sont toujours présents », ont affirmé les Notaires du Grand Paris. Et de citer : la démographie, les besoins en logement, l’épargne de précaution, la « pierre-plaisir » et la « pierre-refuge ».
Alors que la collective des Notaires du Grand Paris, « espère que l’élection présidentielle n’ait que très peu d’impact sur le marché », ils ne peuvent également que « regretter que la question du logement ne fasse pas l’objet d’une préoccupation plus active des candidats et soit absente des débats alors qu’elle est essentielle pour les ménages », ont-ils déploré.
Quelques éléments de tensions pourraient cependant se manifester courant 2022, ont-ils ajouté. Et en provenance notamment des taux d’intérêts. Certes, ils sont toujours très attractifs, mais ils ont enregistré une très légère hausse en ce début d’année : « Dans sa note du 15 février 2022, l’Agence Nationale pour L’Information sur Le Logement a relevé une hausse de l’ordre de 0,2 point de base pour les meilleurs profils », « sous l’effet conjugué de l’inflation et de la croissance des taux d’emprunt d’Etat ».
Après trois ans durant lesquels le marché a tourné à plein régime, les Notaires du Grand Paris attendent un marché qui devrait se maintenir, en 2022, à bon niveau mais qui pourrait perdre son caractère exceptionnel et revenir à un rythme plus serein et normal.