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« Nous envoyons aux propriétaires une offre d’achat sous 48 heures », Aurélien Gouttefarde, Homeloop

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Quelques mois après avoir effectué une première levée de fonds d’amorçage, Homeloop continue de séduire des investisseurs. Il y a quelques jours, le co-fondateur Aurélien Gouttefarde a bouclé un nouveau tour de table d’1 million d’euros auprès de fonds privés. Un capital qui va permettre à la start-up d’étendre son modèle dans de nouvelles villes françaises et de continuer à honorer sa promesse : faire des offres d’achat quasi-instantanées

« Nous envoyons aux propriétaires une offre d’achat sous 48 heures », Aurélien Gouttefarde, Homeloop - © D.R.
« Nous envoyons aux propriétaires une offre d’achat sous 48 heures », Aurélien Gouttefarde, Homeloop - © D.R.

Comment s’est déroulée cette levée de fonds ?

Nous avons levé 1 million d’euros auprès de plusieurs fonds de capital risque, que je ne préfère pas citer, mais qui sont actifs dans la sphère de la property tech. Ce qui a nous a plu, c’est leur capacité à nous suivre dans la durée, alors même que notre modèle est très consommateur de capital. Cette levée de fonds va nous permettre d’accélérer notre développement. Il était temps : chaque semaine, nous recevons une centaine de demandes de la part de propriétaires cherchant à vendre leurs biens. Or, nous ne pouvons en acheter qu’entre 3 et 10, essentiellement à Paris et en première couronne.

Le montant de cette levée de fonds est-il suffisamment important au regard de votre modèle, qui consiste à acheter les biens des propriétaires avant de les revendre ?

En parallèle des fonds d’investissement auprès desquels nous avons levé 1 million d’euros, nous sommes accompagnés par des fonds de dettes, qui rendent possibles ces transactions de biens. Or, pour lever de la dette, il faut avoir des fonds propres donc ce tour de table va véritablement nous aider ! Il va enfin nous permettre d’étendre notre service à d’autres villes de France, notamment Lille (que nous avons ouvert récemment), mais aussi Lyon, Toulouse, Bordeaux et Marseille, des zones où le volume de transactions est important, où les délais de vente sont assez courts.

En fin d’année dernière, votre promesse était de racheter les biens invendus passé un délai de trois mois. A-t-elle évolué ?

Oui, désormais c’est plus instantané ! Nous envoyons aux propriétaires une offre d’achat ferme sous 48 heures. Concrètement, lorsqu’un vendeur arrive sur Homeloop, il remplit un formulaire via lequel il décrit son bien. Grâce à nos algorithmes qui croisent des données privées comme publiques, le vendeur reçoit une première estimation, qui sera ensuite réévaluée à la baisse ou à la hausse après la visite du bien par l’un de nos experts. Au plus tard 48 heures après, il reçoit une offre d’achat qu’il peut immédiatement accepter. A défaut, le processus de vente garantie en trois mois est lancé.

Les prix de ces biens sont-ils cassés par rapport aux prix du marché ?

Non ! A titre d’exemple, nous avons récemment vendu un appartement de trois pièces de 70 m2, situé à Paris. Notre offre d’achat était à 621 000 euros. Le bien avait été préalablement évalué à 627 000 euros par une agence immobilière. Notre offre était donc très fidèle à la réalité du marché. Cela s’explique par le modèle d’analyse prédictive des prix que nous avons développé et qui s’appuie sur les informations présentes dans les annonces immobilières, les bases de notaires de Paris, les données publiques en matière d’économie, d’urbanisme, les données de vente fournies par Yanport…

Quels projets allez-vous mener ces prochains mois ?

Nous allons recruter des développeurs, des data scientists et des commerciaux. Aujourd’hui, notre équipe est composée de 8 salariés. D’ici la fin de l’année, nous devrions être entre 15 et 20. L’idée est de nous mettre en ordre de marche pour réaliser une autre levée de fonds d’ici début 2018. Nous savons que notre modèle de vente fonctionne : aux Etats-Unis, OpenDoor, qui a opté pour le même modèle, se développe fortement. La question n’est donc plus de savoir si ce fonctionnement va perdurer, mais quand va-t-il devenir une véritable référence sur le marché de la transaction.

Aurélie Tachot