Altacasa, ou comment acheter à plusieurs une résidence secondaire
Par Christian Capitaine | Le | Agence immobilière indépendante
Proposer, à plusieurs porteurs de projets immobiliers, de devenir propriétaires de parts d’une résidence secondaire. Telle est la vocation d’Altacasa, startup lancée il y a tout juste un an, qui a pu s’appuyer, fin 2021, sur une levée de fonds de 2 millions d’euros en pre-seed. Le détail du fonctionnement de cette structure et de ses objectifs de développement avec son CEO, Romain Saint Guilhem.
Après dix années passées en Grande-Bretagne, où il a notamment monté des sociétés dans la distribution de spiritueux et d’essence, Romain Saint Guilhem (diplômé d’un master en finance) a lancé, en mai 2021, Altacasa avec deux associés, Maureen Houel et Axel Talmet, aujourd’hui respectivement COO et CPO de la structure.
« C’est à mon retour en France, en mars 2020 - c’est-à-dire en plein confinement - que j’ai eu cette réflexion, confie cet entrepreneur dans l’âme et fils de promoteur immobilier : Comment pouvons-nous réinventer, et alors que tout le monde est enfermé chez soi, l’appropriation, pour un propriétaire, d’une résidence secondaire ? Et en ayant également en tête qu’il existe souvent sur ce marché une décorellation forte entre l’utilisation que l’on fait de son bien immobilier et l’investissement qu’il a représenté. »
Levée de fonds de 2 millions d‘euros
C’est précisément en surfant sur cette dynamique forte de la résidence secondaire en France (« après des années de disettes entre 2008 et 2016 », remarque-t-il) et alimentée, ces récentes années, par les nouvelles possibilités offertes par le télétravail et la quête d’une qualité de vie meilleure, que fut lancée Altacasa.
La mission de cette jeune startup, qui a pu s’appuyer, fin 2021, sur une première levée de fonds en equity de 2 millions d’euros ? Offrir la possibilité, à des particuliers (jusqu’à huit), de devenir propriétaires de parts d’une résidence secondaire.
Résidences secondaires fractionnées
Comment fonctionne le processus d’acquisition et de revente du bien ? « Chez Altacasa, nous achetons la résidence secondaire, avec une clause de substitution. Puis nous commercialisons des fractions de biens à des propriétaires, qui sont nos clients, répond Romain Saint Guilhem. Pour ce faire, nous créons une SCI qui porte les actifs et nous revendons les parts du bien immobilier auxdits propriétaires. »
Avant d’ajouter : « Notre concept n’est nullement inscrit (et contrairement, par exemple, au modèle déployé par la société Masteos) dans une logique d’investissement locatif. Ce que nous proposons à nos clients, ce sont bel et bien des résidences secondaires fractionnées. » Pour que les propriétaires puissent jouir à parts égales de ladite résidence, la startup a mis au point un algorithme qui « assure une juste répartition des séjours entre les différents propriétaires, précise le CEO. Les séjours sont réservables, au moyen d’un calendrier dynamique, à l’avance ou au dernier moment, en toute flexibilité. »
Deux sources de revenus
Pour se rémunérer, Altacasa prélève, auprès des propriétaires, une marge comprise entre 8 % et 15 % du prix de l’acquisition, plus ce prix étant élevé, moins la marge se révélant forte. Aussi, la startup s’appuie, en guise de seconde source de revenus, sur un abonnement mensuel qu’elle prélève à ses clients (150 euros par part, avec un tarif dégressif) qui leur offre un éventail de services, tels que l’accès à la hot-line et à l’appli, l’entretien de la maison, sa maintenance, sa mise en location, son ravitaillement, etc.
« Pour faciliter la vie des propriétaires, nous nous occupons, dès le départ, de la rénovation de la résidence, de son ameublement et de sa décoration, ajoute le CEO de la société. Avec Altacasa, tous les services sont inclus, ce qui permet, aux propriétaires, d’éviter toute charge mentale que requiert traditionnellement la gestion d’une résidence secondaire. Pour résumer : nous vendons un produit clé-en-main. »
Des biens positionnés haut de gamme
Le type de biens convoités par Altacasa sont inscrits sur le segment haut de gamme, avec un prix moyen de vente compris entre 1 et 3 millions d’euros. Ses zones géographiques de prédilection : la Normandie, la Bretagne, le Sud-Ouest, les Alpes et la Côte d’Azur.
A ce jour, l’entreprise a acquis quatre biens immobiliers. « Fin 2022, nous aurons réalisé une dizaine de transactions », table Romain Saint Guilhem. Et à horizon 2023, le CEO de cette startup, qui annonce vouloir recruter quarante collaborateurs (ils sont aujourd’hui une quinzaine), ambitionne d’atteindre les 50 transactions.