Promotion immobilière : Réalités en redressement judiciaire
Le promoteur immobilier Réalités a annoncé, le 5 février 2025, son placement en redressement judiciaire pour plusieurs de ses sociétés. Cette décision stratégique, validée par le Tribunal de commerce de Nantes, vise à sécuriser la continuité de ses projets et assurer la pérennité de l’entreprise.

Le promoteur immobilier Réalités a déposé plusieurs demandes d’ouverture de procédure collective. Le Tribunal de commerce de Nantes a accordé une période d’observation de six mois, permettant au groupe de finaliser sa réorganisation financière et de poursuivre ses projets en cours.
Cette procédure concerne les deux sociétés holding Réalités et Réalités Maîtrise d’Ouvrage (RMO) et une vingtaine de sociétés civiles de construction vente. Les chantiers en cours ne sont pas affectés.
« Une crise immobilière d’ampleur historique »
Depuis 2022, « le marché immobilier subit une conjoncture catastrophique », reprend le promoteur et d’énumérer les virus qui contamine la filière :
- Une flambée des coûts de construction et des taux d’intérêt ;
- Une chute drastique des crédits immobiliers impactant le pouvoir d’achat des acquéreurs ;
- Une baisse de plus de 50 % du marché du logement collectif neuf entre 2021 et 2024 (source : FPI) ;
- Un effondrement du marché tertiaire (-64 % en 2023, -39 % au S1 2024 - source : BNP Paribas Real Estate) ;
- Un record de 690 défaillances dans la promotion immobilière en 2024 (source : BPCE).
« Cette crise immobilière sans précédent est survenue alors que Réalités était en situation d’hyper- croissance avec un portefeuille de projets à hauteur de 3,182 milliards d’euros à fin 2022 » , indique le promoteur dans un communiqué.
Pour s’adapter à ce nouveau contexte, Réalités a dû réduire drastiquement ses coûts de structure, ses effectifs et son objectif de développement, adapter son backlog de projets et procéder à la cession ou liquidation de plusieurs de ses filiales.
En parallèle, le Groupe a engagé la restructuration de sa dette auprès de ses créanciers, dans le cadre d’une procédure de conciliation débutée en juillet 2024 et poursuivie par un mandat ad’hoc depuis le 19 décembre 2024.
« Face à l’accumulation des dettes financières et de l’encours fournisseurs, à l’aggravation des difficultés de refinancement et de commercialisation des programmes immobiliers (notamment en raison de la divulgation de la conciliation) et à l’impact insuffisant des mesures adoptées depuis plus d’un an, la décision d’ouverture d’une procédure collective a été rendue nécessaire », poursuit-on chez Réalités.
Des chantiers maintenus et un objectif de reprise
Réalités continue d’assurer la construction et la livraison de 60 chantiers représentant 3 200 logements, des surfaces commerciales et tertiaires ainsi que des infrastructures pour l’enseignement supérieur. La société prévoit :
- La cession de projets et d’actifs immobiliers pour 50 millions d’euros ;
- Le lancement de nouveaux programmes dès 2025, plus sécurisés et adaptés aux nouvelles contraintes du marché ;
- Un redémarrage progressif des chantiers grâce au soutien des banques et des fournisseurs.
Un avenir sous surveillance
Sous l’égide du Tribunal de commerce de Nantes, le redressement judiciaire est supervisé par des mandataires et administrateurs judiciaires, dont Philippe Delaere & Associés et Thevenot Partners.
« Nous avons choisi de nous battre avec un objectif clair : terminer nos 60 chantiers en cours pour nos clients. Pour y parvenir, nous sommes bien entourés et je remercie sincèrement nos partenaires opérationnels et financiers qui mettent tout en œuvre pour trouver des solutions. Nos équipes font preuve d’un engagement et d’une résilience remarquables, salués par tous, je les remercie également », a déclaré Yoann Choin-Joubert, PDG de Réalités.
Fondé en 2003, Réalités s’est imposé comme un acteur majeur du développement territorial en France, alliant immobilier résidentiel, bureaux, santé et commerces.
Coté sur Euronext Growth Paris, le groupe a réalisé 402 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2023.