Rénovation énergétique des logements : le cabinet White Bird veut jouer le rôle de facilitateur
Par Christian Capitaine | Le | Agence immobilière indépendante
Après avoir initié, en septembre 2022, le développement d’un réseau de cabinets partenaires à qui il fournit ses outils digitaux, l’administrateur de biens White Bird s’engage, aux côtés de ses clients copropriétés, sur l’ensemble des questions liées à la rénovation énergétique des bâtiments. Interview de sa cofondatrice, Delphine Merle.
Pouvez-vous rappeler la nature de votre activité ?
Nous développons, chez White Bird, une activité d’administrateur de biens. Depuis notre fondation, il y a 3 ans, nous avons à cœur de participer à la transformation de notre métier, notamment sur le volet digital.
Pour nous lancer, nous avons commencé par racheter deux cabinets historiques, avec l’objectif de bien comprendre les rouages de la profession et d’identifier les leviers à actionner pour améliorer la qualité de service et l’engagement des collaborateurs au sein d’un cabinet.
Nous avons, par la suite, intégré ces leviers dans un écosystème digital afin d’automatiser et de fiabiliser une grande partie de notre back-office, et notamment les sollicitations à plus faibles valeurs ajoutées.
Vous avez aussi décidé, en septembre dernier, de développer un réseau de partenaires administrateurs de biens…
Après avoir intégré à nos process l’ensemble de ces outils, nous commençons effectivement, depuis septembre 2022, à les proposer à d’autres administrateurs de biens indépendants dont on estime qu’ils ont localement la meilleure proposition de valeurs.
4 d’entre eux ont, à ce jour, adopté nos solutions, soit autant d’outils qui leur permettent de se concentrer sur des sujets à plus fortes valeurs ajoutée. Et notre ambition, à horizon fin 2023, est d’ouvrir notre réseau à une trentaine de cabinets supplémentaires en France.
Pour résumer : en intégrant le réseau White Bird, les administrateurs de biens indépendants peuvent se concentrer sur leur croissance sereinement, sans crainte d’obérer leur rentabilité et surtout de se retrouver noyés sous le poids de l’administratif des nouveaux mandats et des recrutements incertains.
S’agissant, enfin, de l’activité de White Bird en propre, nous gérons, à ce jour, 300 immeubles en syndic, avons en gestion locative plus de 600 lots et comptons 1,7 milliard d’euros d’actifs sous gestion en Property Management.
Sous l’impulsion de la loi Climat et résilience, la rénovation énergétique des immeubles est au cœur des débats dans l’industrie immobilière. Quels sont bénéfices à en tirer pour les copropriétés ?
La rénovation énergétique est un levier essentiel de la maitrise des coûts en copropriété. Un immeuble bien tenu, bien isolé, avec des charges maîtrisées, ça le rend plus attractif, qui plus est dans un marché de l’immobilier qui se tend.
Au-delà de l’impact environnemental, les travaux de rénovation énergétique permettent également d’améliorer le confort thermique des copropriétaires et de réduire l’augmentation des charges grâce aux économies d’énergie réalisées.
Il y a aussi la question de l’optimisation de la valeur patrimoniale des immeubles en réduisant le phénomène d’obsolescence qui conduit à leur vacance.
Vous avez noué, dans le cadre ces réflexions, des partenariats avec des bureaux d’études. De quelles natures sont-ils ?
Nous avons présélectionné un certain nombre de bureaux d’études et avons, vis-à-vis d’eux, certaines exigences. Une fois les diagnostics réalisés, nous les présentons aux copropriétés et aux conseils syndicaux pour qu’ils puissent faire montre de leur savoir-faire.
Ici, notre rôle consiste à coordonner ces experts, à les tester. Et leurs interventions sont un gage de confort supplémentaire pour les copropriétaires dans le cadre des réflexions qu’ils mènent sur les travaux de rénovation énergétique à réaliser.
Les conseils syndicaux et les copropriétaires prennent-ils, selon vous, suffisamment conscience des enjeux liés à la rénovation énergétique des copropriétés ?
Peu d’immeubles se sont encore, pour l’heure, penchés sur ces questions. Mais le fait que la réglementation encadre, via notamment le calendrier du DPE, de plus en plus ces exigences de rénovation offre, nul doute, davantage de garanties que les débats soient de plus en plus nourris.
En tout cas, chez White Bird, nous mettons tout en œuvre, auprès de nos clients, pour qu’une prise de conscience ait lieu. Pour ce faire, nous essayons de communiquer au maximum auprès d’eux sur les dispositifs en place. Tout ce travail sera renforcé, au second semestre 2023, par la tenue de réunions d’informations que nous proposerons aux conseils syndicaux qui le souhaitent.
Quel est le rôle du syndic de copropriété dans la mise en œuvre des travaux de rénovation énergétique ?
C’est celui d’informer, de guider et de proposer des solutions à l’ensemble des copropriétaires et des conseils syndicaux. C’est de leur fournir un éclairage sur l’environnement réglementaire. C’est aussi leur faire comprendre qu’ils sont positionnés soit dans une logique de contrainte, soit dans une logique de prévention.
Et si c’est la logique de contrainte qui l’emporte, comment pouvons-nous les accompagner ? Comment pouvons-nous les guider dans leurs votes ? Combien les travaux qu’ils vont engager vont leur coûter ? Quels investissements doivent-ils dégager ? Un projet de rénovation dans une copropriété, ça se prépare.
Avez-vous le sentiment d’être écouté ?
Cela dépend des conseils syndicaux. Certains d’entre eux ont engagé de lourdes réflexions sur l’ensemble de ces sujets liés à la rénovation énergétique, tout en se montrant très soucieux de l’évolution de la réglementation. D’autres, en revanche, ont des visions plus court-termistes de la situation.
Reste qu’il demeure difficile de dresser une tendance de fond. Ce qui est certain, en revanche, c’est que la réglementation nous pousse, en tant que syndic, à initier le dialogue, à informer et à proposer les solutions qui s’offrent aux copropriétaires et aux conseils syndicaux pour qu’ils puissent améliorer le bilan énergétique de leur immeuble.