« Depuis 3 mois, la hausse de nos compromis de vente affiche 13 % » (O. Descamps, DG d’iad France)
Par Christian Capitaine | Le | Réseau de mandataires
Le 27 juin 2024, Immomatin a animé le deuxième webinaire porté par le réseau iad et son directeur général France, Olivier Descamps. Le thème retenu pour ce rendez-vous : comment anticiper la reprise du marché de l’immobilier ? Nous revenons ici sur quelques-uns des moments forts de cet événement auquel ont pris part, aux côtés d’Olivier Descamps, Martin Pavanello, président du cabinet Real Estech et de La Maison des Mandataires, et Hadrien Le Roux, directeur général de News Tank Cities et d’Immomatin. Morceaux choisis.
A quelle dynamique de marché peut-on s’attendre pour les prochains mois ?
Olivier Descamps, directeur générale d’iad France :
« Compte tenu de la situation politique, nous sommes entrés dans une période d’attentisme et d’incertitude. Pour autant, des éléments positifs doivent être notés, notamment le fait que le logement est redevenu un vrai sujet de préoccupation pour le Gouvernement.
Nous en voulons pour preuve son ambition de supprimer les droits de mutation pour les primo accédants jusqu’à 250 000 euros. Mais malgré ces signaux positifs, nous devons rester vigilants ».
Vincent Pavanello, président de Real Estech et de La Maison des Mandataires :
« Concernant le logement ancien, ses acteurs n’attendent rien des pouvoirs publics, que ce soient en termes de niches fiscales ou d’aides particulières. Hors élections législatives anticipées, le marché de l’immobilier aurait certainement repris une dynamique plus stable que celle qu’elle est aujourd’hui.
De plus, avec un Gouvernement qui ne passe pas de lois - ce qui pourrait être le cas dans les semaines qui viennent faute de majorité absolue à l’Assemblée nationale - cela ne pose pas de problèmes pour le segment de l’immobilier ancien.
Et n’oublions pas que l’immobilier a cette capacité incroyable à traverser les crises, on l’a vu avec le Covid, l’inflation et la hausse des taux de crédit. Une preuve en est : à l’échelle mondiale, les prix des logements ont encore augmenté de 3 % en 2023 par rapport à 2022.
En revanche, dans le neuf, les attentes sont fortes en France. Des mesures d’accompagnement et de soutiens doivent être prises ».
Hadrien Le Roux, pourriez-vous nous décrypter les programmes des trois principaux partis politiques qui ont concouru lors de la dernière échéance législative ?
Hadrien Le Roux, directeur général de News Tank Cities et d’Immomatin :
« Les programmes étaient, comme l’on peut s’en douter, très différents les uns des autres.
S’agissant du Rassemblement national, il souhaitait revenir sur les fondements du DPE (diagnostic de performance énergétique) et sur le calendrier visant à suspendre les interdictions des locations en fonction de leur classe énergétique.
Concernant le Centre et la Macronie, leur souhait était de créer un choc de l’offre. Ses partisans, avec le ministre de l’Économie en tête, Bruno Le Maire, ont aussi fait leur mea-culpa en ce qui concerne leur inaction en matière de développement de logements pour les jeunes, qui est un vraie question sociale, et d’une importance cruciale pour toute cette génération. Je prends un exemple : un étudiant qui arrive à Paris ne peut pas se loger. La pénurie d’offres n’a jamais été aussi forte en France.
Enfin, la gauche intégrait dans son programme un volet sur le droit de propriété, avec cette question : est-il possible d’exclure quelqu’un d’un logement si l’on est incapable de le reloger ? ».
Olivier Descamps, quel bilan dressez-vous pour l’activité d’iad pour votre exercice 2024 ?
Olivier Descamps, directeur générale d’iad France :
« Le marché de l’immobilier a été chahuté et nous aussi. A la clôture de notre exercice fin juin 2024, nous serons en régression. Cela étant dit, sur l’année civile 2023 nous avons enregistré une baisse de nos ventes de 13 % alors que le marché a affiché -22 %. Nous l’avons ainsi surperformé.
En conséquence, iad a continué de prendre des parts de marché, pour arriver à une part de marché de 6,3 %, ce qui constitue un record historique pour un acteur de l’immobilier dans l’ancien. Cela prouve la résilience de notre modèle, quel que soit l’état de la conjoncture.
Une deuxième bonne nouvelle pour iad : depuis trois mois, nous affichons une hausse de nos compromis de vente de 13 % par rapport à la même période de 2023 ».
Est-ce une preuve, selon vous Vincent Pavanello, que les modèles des réseaux de mandataires sont mieux armés que les autres ?
Vincent Pavanello, président de Real Estech et de La Maison des Mandataires :
« Une chose est sûre : quand le marché de l’immobilier se porte bien, les réseaux de mandataires se portent très bien ; et lorsque la dynamique immobilière est moins forte, ces mêmes réseaux surperforment le marché.
Dans cette crise immobilière que nous vivons, et qui a commencé il y a près de 30 mois, les enseignes de mandataires, comme l’a dit Olivier Descamps, ont continué à prendre des parts de marché.
J’ajoute que sur les mois d’avril, mai et juin 2024, le nombre de transactions réalisées par les mandataires s’est révélé supérieur à celui qu’il était il y a un an.
Pour 2025, nous sommes optimistes. Une fois sortis de cette période d’incertitude liée au contexte politique, les mandataires devraient profiter d’une année 2025 placée sous le signe du rebond ».
Olivier Descamps, quels arguments faites-vous valoir auprès des conseillers immobiliers qui hésiteraient encore à vous rejoindre ?
Olivier Descamps, directeur générale d’iad France :
« Que notre modèle a fait la preuve de son succès : outre le fait que nous continuons à gagner des parts de marché, les performances de nos agents progressent : sur les derniers mois, ils ont ainsi, comme évoqué plus haut, signé plus de mandats qu’il y a un an.
C’est la preuve qu’ils ont su s’adapter à la nouvelle donne du marché, aidés aussi par nos soins, notamment sur le terrain de la formation. Iad s’appuie ainsi sur 600 formateurs répartis au sein de 220 pôles de formation installés partout en France, auxquelles s’ajoutent les formations en ligne.
Autre argument que je mettrais en avant : leur rémunération. Elle est, chez iad, 50 % supérieure à celle qu’elle peut être au sein d’un réseau traditionnel. Notre modèle permet de voyager léger, sans frais fixes.
En venant chez iad, les professionnels de l’immobilier ont cette liberté d’entreprendre qu’ils n’ont pas ailleurs : liberté de travailler à leur rythme et liberté de travailler où ils veulent ».
Les banques ont, depuis plusieurs semaines, rouvert les robinets du crédit. Le ressentez-vous chez iad ?
Olivier Descamps, directeur générale d’iad France :
« Sans conteste. Les établissements bancaires sont revenus dans le match, ce qui a permis au marché de l’immobilier de retrouver de la vigueur. A ce titre, nous conseillons à tous nos agents mandataires de relancer leurs clients. En effet, des projets qui avaient été abandonnés jadis faute de pouvoir décrocher un crédit redeviennent éligibles au financement ».
Vincent Pavanello, président de Real Estech et de La Maison des Mandataires :
« N’oublions pas que les taux actuels sont historiquement bas. Et à des niveaux bien plus bas que partout ailleurs dans le monde, exceptions faites de la Suisse et du Moyen-Orient. Aux États-Unis, par exemple, ils sont à 7,2 % !
Comme dit très justement par Olivier Descamps, les banques sont de retour sur le marché du crédit immobilier. Elles le reconsidèrent à nouveau comme un produit d’appel. De plus, elles paient à nouveau les courtiers, ce qui est un formidable indicateur de leur retour sur le marché ».
Olivier Descamps, un mot sur les prix de l’immobilier. Quelles tendances avez-vous observé chez iad au cours des dernières semaines ?
Olivier Descamps, directeur générale d’iad France :
« Sur les douze derniers mois, nous avons observé, chez iad, une baisse des prix immobiliers de l’ordre de 7 à 8 %, avec toutefois des différences notables en fonction des régions. Dans les métropoles, où ils avaient fortement augmenté, il y ont très nettement baissé, comme à Paris ou à Bordeaux.
En revanche, avec la baisse des taux de crédit, les prix sont repartis à la hausse depuis deux à trois mois, d’environ 1 % en moyenne sur l’ensemble du territoire ».
Hadrien Le Roux, comme piste évoquée, il y a quelques semaines, pour relancer le marché immobilier figurait celle de la portabilité des prêts immobiliers (1) pour les futurs acquéreurs. Doit-elle être toujours activée, selon vous ?
Hadrien Le Roux, directeur général de News Tank Cities et d’Immomatin :
« Cette ingénierie financière était intéressante, selon moi, lorsque le marché était en grande difficulté, car elle permettait de relancer la machine. Dans le contexte actuel, avec des taux qui ne cessent de baisser depuis le début de l’année, elle n’a plus lieu d’être. Et on ne le dit pas assez : les taux actuels sont historiquement bas ».
L’intelligence artificielle a fait une entrée fracassante, ces derniers mois, sur le secteur de l’immobilier. Comment les agents immobilier peuvent-ils en tirer profit ?
Vincent Pavanello, président de Real Estech et de La Maison des Mandataires :
« Avec l’arrivée de l’intelligence artificielle, on parle d’une révolution majeure et déstructurante pour les métiers de l’immobilier.
Avec ChatGPT, qui demeure son outil phare, les conseillers immobiliers peuvent s’appuyer sur un super assistant qui fait à leur place un grand nombre de tâches de bureautique. Je dirige avec mon frère, Martin, la société Mister IA. Nous avons, depuis plusieurs mois, formé des milliers d’agents iad à l’intelligence artificielle.
Si je devais donner un exemple de la force de ChatPGT, il se situerait du côté des acquéreurs. En effet, pour mieux les servir, l’agent mandataire peut, grâce à lui, délivrer des comptes rendus de visite en un temps record et parfaitement rédigé ».
Olivier Descamps, directeur générale d’iad France :
« Chez iad, nous avons emboité le pas de l’IA il y a plusieurs mois et nous en sommes très satisfaits. Cet assistant intelligent permet à nos conseillers de travailler plus simplement en faisant plus de business.
Premier bénéfice avec ChatGPT : l’agent immobilier n’a plus peur d’écrire à son client puisqu’il lui permet de rédiger des contenus écrits sans faute d’orthographe et parfaitement structurés.
Aussi, cet assistant s’attaque aux tâches chronophages du conseiller immobilier et lui apporte du temps riche. Du temps riche pour lui, ses clients et ses équipes. Pour résumer, l’IA lui permet de passer plus de temps avec son écosystème humain ».
Le webinaire à revivre :