« Une progression attendue de 25 % de notre activité au second semestre » (O. Descamps, iad France)
Le marché immobilier français est-il en train de sortir de sa période de turbulence ? Comment les acteurs de la profession doivent-ils agir pour profiter de cette reprise qui se profile ? Pour répondre à ces questions, Immomatin a réuni, dans le cadre du webinaire « iad Talk », le jeudi 27 mars, Olivier Descamps, directeur général d’iad France, Danielle Dubrac, présidente du syndicat professionnel Unis, et David Benbassat, président du portail d’annonces Bien’ici. Morceaux choisis.
Olivier Descamps (iad), quels sont les signaux concrets de reprise que vous observez sur le terrain ?
Chez iad, les indicateurs sont non seulement clairs, mais aussi porteurs d’un optimisme tangible. Nous constatons une nette augmentation des mandats signés par nos conseillers à travers toute la France, ce qui témoigne d’un retour progressif de la confiance chez les vendeurs, qui semblent plus enclins à remettre leurs biens sur le marché.
Plus significativement, nous avons enregistré une progression de plus de 30 % des compromis et des ventes signés au mois de mars, un chiffre qui dépasse nos attentes initiales et indique une réelle accélération de l’activité transactionnelle.
L'attractivité du métier d’agent immobilier est également en hausse, avec une augmentation notable des candidatures de professionnels souhaitant rejoindre notre réseau, signe que le secteur retrouve son dynamisme et offre de nouvelles perspectives de carrière.
Enfin, notre réseau a même battu un record historique avec plus de 1 100 mandats signés en une seule journée, un événement qui illustre concrètement la reprise d’activité et l’engagement de nos conseillers.
Ces éléments, pris ensemble, nous rendent particulièrement optimistes pour les mois à venir, avec une progression attendue de 25 % sur le second semestre de notre exercice (clôturé fin juin 2025), ce qui laisse présager une fin d’année dynamique pour le marché.
Danielle Dubrac (Unis), comment l’Unis perçoit-il le rôle des mandataires dans ce contexte de reprise ?
L’Unis reconnaît pleinement le rôle essentiel et croissant des mandataires immobiliers au sein du marché actuel. Ils représentent un modèle professionnel moderne et innovant, qui répond de manière efficace aux attentes évolutives des clients en matière de flexibilité, de disponibilité et d’expertise.
En tant qu’organisation représentant un grand nombre de professionnels de l’immobilier, y compris une part significative de mandataires, nous leur apportons notre soutien actif et continu.
Leur connaissance approfondie du marché local, combinée à leur agilité et à leur maîtrise des outils numériques, sont des atouts précieux qui contribuent à faciliter la reprise en fluidifiant les transactions et en apportant une expertise pointue aux clients. Nous considérons les mandataires comme des acteurs incontournables de la structuration future du secteur.
David Benbassat (Bien’ici), votre plateforme a-t-elle également constaté des signes de reprise au cours des derniers mois ?
Absolument. Chez Bien’ici, en tant que plateforme privilégiée par de nombreux professionnels de l’immobilier, nous observons une augmentation significative et constante de notre audience, avec un nombre croissant de visiteurs uniques chaque mois, et une captation de leads en nette progression depuis l’été 2024.
Nous avons même atteint des niveaux records d’audience, avec des croissances dépassant les 20 % sur certaines périodes, ce qui témoigne d’un regain d’intérêt marqué de la part des potentiels acquéreurs et locataires.
Malgré les difficultés du marché immobilier ces derniers mois, nous avons réussi à maintenir notre audience et notre volume de leads, ce qui souligne la résilience de notre plateforme et son rôle central dans la mise en relation des professionnels avec les porteurs de projets immobiliers.
Notre partenariat renouvelé avec iad jusqu’en 2026 témoigne de notre engagement à servir au mieux les professionnels en leur fournissant des outils performants et en facilitant la rencontre qualitative entre l’offre et la demande.
Quels sont, selon vous trois, les principaux leviers qui soutiennent cette reprise du marché ?
Réponse commune : Nous sommes tous d’accord sur l’importance fondamentale de la baisse des taux de crédit. Cette diminution progressive des taux d’emprunt redonne du pouvoir d’achat aux acquéreurs, qui étaient jusqu’à présent freinés par des conditions de financement plus restrictives, et relance mécaniquement l’activité transactionnelle.
Les taux actuels, qui se situent autour de 2,80 % pour les bons profils, sont perçus comme un signal encourageant et un catalyseur essentiel de la reprise.
L'accès au crédit pour les primo-accédants est également crucial pour assurer une reprise durable et équilibrée du marché sur le long terme. Faciliter leur entrée dans l’accession à la propriété est un enjeu majeur pour dynamiser l’ensemble du secteur.
Y a-t-il des points de vigilance ou des freins potentiels à cette reprise ?
Danielle Dubrac : L’Unis reste préoccupée par l'augmentation des droits de mutation à titre onéreux (DMTO) dans certaines régions. Cette hausse des coûts de transaction pourrait potentiellement freiner l’enthousiasme des acquéreurs et impacter négativement le volume des ventes, notamment pour les investisseurs.
David Benbassat : Chez Bien’ici, nous insistons également sur la nécessité impérieuse de fiabiliser le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE).
Les incertitudes et les controverses autour de cet outil peuvent créer de la confusion et de la méfiance chez les consommateurs et les professionnels, ce qui pourrait potentiellement ralentir la reprise. Restaurer la confiance dans le DPE est essentiel pour un marché transparent et fluide.
Olivier Descamps, comment iad se positionne-t-il pour accompagner cette reprise ?
Le modèle iad, basé sur la liberté d’entreprendre, une rémunération attractive et motivante, la propriété commerciale pour nos conseillers et une décharge administrative significative, attire de plus en plus de professionnels, y compris ceux qui souhaitent quitter les structures d’agences traditionnelles pour bénéficier d’un cadre plus flexible et entrepreneurial.
Nous mettons un fort accent sur la formation continue et l’accompagnement de nos conseillers, avec un réseau de 220 pôles de formation répartis sur l’ensemble du territoire français.
Cet investissement dans le développement des compétences est essentiel pour permettre à nos équipes d’accompagner au mieux leurs clients dans ce contexte de reprise et de répondre à leurs besoins spécifiques.
En conclusion, quel message souhaiteriez-vous adresser aux professionnels de l’immobilier ?
David Benbassat : Chez Bien’ici, nous sommes plus que jamais déterminés à être un acteur clé de cette reprise en étant proches du terrain, en anticipant les évolutions du marché, en innovant constamment et en apportant des leads qualifiés et pertinents aux professionnels pour les aider à développer leur activité.
Danielle Dubrac : L’Unis continuera de défendre avec vigueur les intérêts de la profession immobilière, de faire connaître et de vulgariser la complexité de la réglementation en vigueur, et de protéger au mieux les intérêts de nos clients, qui sont au cœur de nos préoccupations.
Le professionnalisme, l’éthique et la transparence doivent guider nos actions pour sécuriser les transactions et renforcer la confiance dans notre secteur.
Olivier Descamps : Pour réussir et prospérer dans ce marché immobilier en mouvement et en pleine mutation, il est impératif de cultiver la curiosité intellectuelle, de s’engager dans une formation continue pour rester à la pointe des meilleures pratiques, de maintenir une prospection active et ciblée, et de favoriser le partage d’informations, de mandats et d’expertises entre professionnels pour renforcer la profession dans son ensemble et offrir un service toujours meilleur à nos clients.