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« Seuls 10 000 noms de domaine en .immo ont été vendus », Sophie Gironi, Gandi

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Depuis décembre dernier, tout professionnel de l’immobilier peut investir dans l’acquisition d’un .immo, dont la gestion a été confiée à l’Américain Donuts aux dépens du Français StartingDot. Quelques mois après sa commercialisation, cette nouvelle extension connaît-elle le succès escompté ? Le point avec Sophie Gironi, directrice de la communication chez Gandi, bureau d’enregistrement de noms de domaine

« Seuls 10 000 noms de domaine en .immo ont été vendus », Sophie Gironi, Gandi - © D.R.
« Seuls 10 000 noms de domaine en .immo ont été vendus », Sophie Gironi, Gandi - © D.R.

6 mois après son lancement, quel premier bilan pouvez-vous tirer de la commercialisation du .immo ?

A ce jour, seuls 10 000 noms de domaine en .immo ont été vendus dans le monde, tous registrars confondus, dont près de 90 % en France. L’extension n’est pas sortie de nos frontières alors que cette dernière aurait pourtant pu être utilisée dans d’autres pays latins comme l’Italie par exemple… Seule consolation : nous avons donc un peu d’avance sur les autres pays européens côté numérique ! Autre constat : 50 % des noms de domaines qui ont été achetés sont depuis parqués. Ils l’ont donc été uniquement à des fins de protection de marque et ne sont pas encore utilisés. 

Comment expliquez-vous ce manque d’engouement de la part de la profession immobilière ?

Nous sommes très surpris par ce manque d’engouement. Le succès escompté n’est pas du tout au rendez-vous. Je pense qu’il existe en France un véritable retard d’appropriation du digital de la part des acteurs de l’immobilier. Je m’en étais déjà un peu rendue compte, en octobre dernier, dans le cadre du Salon Rent où de nombreux professionnels découvraient alors seulement l’existence d’un .immo. A l’heure actuelle, je n’ai encore pas vu de gros acteurs de l’immobilier passer leur site corporate en .immo ou créer de nouveaux services avec cette extension. Les grandes marques ne semblent pas encore s’être appropriées la chose.

Quel type de professionnels se sont laissés tenter par l’achat d’une extension en .immo ?

Essentiellement des petites agences locales, voire même des agents immobiliers indépendants. Beaucoup d’entre eux avaient un site avec un nom à rallonge et ont saisi l’opportunité de cette nouvelle extension pour simplifier leur nom de domaine. Sur les 10 000 noms de domaines déposés, seuls 0,5 % correspondent à des marques. Ce qui est vraiment très peu. Je pensais pourtant que les réseaux de franchises allaient acheter en masse cette nouvelle extension pour leurs franchisés, mais cela n’a pas du tout été le cas. Les têtes de réseaux ont protégé leur marque mais n’ont pas souhaité investir pour leurs franchises. 

Cette nouvelle extension représente-t-elle réellement un avantage pour les professionnels du secteur Immobilier ? 

Evidemment, le .immo peut apporter beaucoup en termes d’image et de facilité de gestion. Cette nouvelle extension peut permettre aux professionnels d’acquérir un nom de domaine simple, facile à mémoriser, pertinent et qui positionne parfaitement l’activité de l’entreprise. C’est un bon moyen de se réapproprier sa communication digitale, notamment pour des réseaux où les franchisés sont actuellement libres de faire tout et n’importe quoi sur le Web. Il est aujourd’hui important pour une marque de posséder de belles URL et de leur apporter plus de cohérences.

Stéphanie Marpinard