Le modèle d’agence sans commission séduit les investisseurs !
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Les agences aux modèles hybrides intéressent les investisseurs. Seulement huit mois après avoir levé 1 million d’euros, Proprioo, qui se rémunère via un forfait fixe de 1990 euros, boucle un second tour de table de 5 millions d’euros. Un capital qui va lui permettre d’implanter son réseau dans de nouvelles métropoles et d’investir massivement dans la technologie, qu’il embarque tout au long du cycle de vente
Le point avec Simon Primack, co-fondateur.
Comment s’est déroulée cette levée de fonds ?
Nous avons été approchés par plusieurs fonds d’investissement. Il nous a semblé logique de travailler avec nos investisseurs historiques - Global Founders Capital et Picus Capital - avec qui nous échangeons quasi-quotidiennement. La croissance de 40 % que nous enregistrons chaque mois et la traction que nous générons sur notre marché montrent que notre modèle d’agence sans commission fonctionne très bien auprès des propriétaires vendeurs. Nos investisseurs sont d’ailleurs sereins sur la pérennité du modèle, qui apporte de la transparence sur un marché qui en manquait beaucoup !
Le réseau suédois Marton, qui repose sur le même principe de commission fixe, arrive en France. Le modèle « au forfait », qui se généralise de plus en plus, a-t-il de l’avenir ?
Aujourd’hui, les consommateurs savent comment les agents immobiliers vendent un bien. Ils sont conscients qu’il faut créer une annonce attractive et la diffuser là où l’audience se trouve : sur Internet. Maintenant qu’ils ont été éduqués à cette méthode, ils comprennent de moins en moins le fait de devoir payer une commission colossale qui représente environ 5 % du prix final de leur bien ! Le rôle de l’intermédiaire n’est toutefois pas obsolète : il a seulement évolué. En ce sens, le modèle au forfait est plus clair à comprendre, donc mieux accepté : quelle que soit la taille du bien, le prix est le même.
Comment allez-vous investir ce capital ?
Cette levée de fonds de 5 millions d’euros va nous permettre de nous lancer dans de nouvelles métropoles. En mars dernier, nous nous sommes implantés à Lyon et Bordeaux, en plus d’adresser le marché de l’Ile-de-France. D’ici 2019, nous aimerions nous installer à Marseille, Toulouse et Lille. Cela implique de recruter des commerciaux, que nous installerons dans ces zones. D’ici le premier semestre 2019, nous projetons d’avoir 1000 mandats de vendeurs par mois, contre 300 actuellement. Avec cette stratégie, nous cherchons à occuper, d’ici 4-5 ans, la place de leader sur notre marché.
Aujourd’hui, votre agence est uniquement tournée vers la vente. Allez-vous diversifier votre panel de services ?
Oui, nous allons capitaliser sur ce tour de table pour lancer notre offre de gestion locative auprès des propriétaires de biens. Cette une évolution naturelle pour notre start-up et c’est aussi une demande croissante de la part de nos clients. Notre objectif est de développer un service qui soit dans le même ADN que celui dédié à la vente : il s’appuiera donc sur de la technologie, notamment sur des algorithmes qui écourteront le processus locatif. Je ne peux pas vous dire si ce service reposera également avec un modèle au forfait. Nous travaillons actuellement sur ce sujet.
Sur le plan technologique, quels sont vos projets ?
Nous souhaitons améliorer notre plateforme et permettre à nos équipes d’être encore plus rapide dans la commercialisation des biens. Notre objectif est que les délais de vente passent sous la barre des 30 jours. Pour y parvenir, nous devrions ainsi enrichir nos outils d’estimations de biens, de diffusion d’annonces, de création de maquette d’annonces, de photographie… Nous avons également un gros chantier sur la data : nous souhaitons mettre, dans la main de nos clients, les données générées dans la vente de leurs biens. Via un dashboard, ils auront une vue claire de leur commercialisation : les sites sur lesquels leur annonce a été diffusée, le nombre de clics, de vues…
Aurélie Tachot