« Ma mission est de repenser le modèle des agences »
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A l’occasion de son forum « L’immobilier, acteur majeur d’une France qui change », qui s’est tenu le 4 avril dernier au CESE à Paris, l’UNIS a reçu Mickaël Nogal, député LREM de Haute-Garonne et porte-parole du groupe LREM sur la Loi Elan. D’ici la fin du mois de mai, le député rendra un rapport sur les évolutions du modèle des agences immobilières au Premier ministre Édouard Philippe
Quel est l’objet de la mission temporaire dont vous êtes en charge auprès de Jacqueline Gourault, ministre de la Cohésion des territoires, et de Julien Denormandie, ministre chargé de la Ville et du logement ?
L’objectif de ma mission est double : repenser le modèle des agences immobilières et simplifier les relations entre les propriétaires et les locataires. Je me penche donc sur le rôle à jouer des locataires et des agents immobiliers. Toutefois, je me rends compte que d’autres sujets prennent de l’importance comme celui de la rénovation énergétique. C’est une priorité qui est à la croisée de toutes les problématiques : la vacance des logements, la relation entre le locataire et le propriétaire. Un logement mal isolé va automatiquement créer des tensions entre le bailleur et le propriétaire. Une autre interrogation se pose : comment les intermédiaires comme l’Agence national de l’habitat (ANAH) ou les professionnels et administrateurs de biens peuvent inciter à aller vers de la rénovation énergétique ? C’est un enjeu majeur pour l’avenir. Je rendrai mon rapport fin mai 2019 au Premier ministre et à Julien Denormandie. J’espère que mes propositions seront soutenues par le Gouvernement dès juin 2019.
Vous avez été reçu au 7eforum de l’UNIS le 4 avril dernier. Quel message avez-vous adressé aux professionnels de l’immobilier ?
Je leur ai rappelé l’importance de l’ordonnance qui est travaillée sur les copropriétés par la Chancellerie car, c’est une compétence du ministère de la Justice. L’idée est de simplifier le droit à la copropriété devenu, à ce jour, trop complexe. S’agissant du rôle des syndics, je pense qu’il fallait aller au-delà des dernières annonces du Premier ministre. Au forum de l’UNIS, je leur ai rappelé que ces professionnels avaient une mauvaise réputation et qu’il était nécessaire qu’ils remettent en question leurs pratiques, par leurs formations, dans le but de séduire de nouveaux propriétaires. Je rappelle par ailleurs que 65 % des propriétaires-bailleurs décident de gérer leurs biens eux-mêmes. Seulement 35 % d’entre eux font confiance à un agent immobilier. Je reste convaincu qu’il y a moins de contentieux, notamment sur les rémunérations et les dépôts de garantie, lorsqu’il y a un intermédiaire professionnel. J’ai prévu, à cet égard, d’apporter au Premier ministre des propositions sur le dépôt de garantie.
Quel est l’état d’esprit des professionnels de l’immobilier et de la construction trois mois après la promulgation de la loi ELAN ?
La loi ELAN commence à porter ses fruits sur les questions de la revitalisation des territoires, du projet partenarial d’aménagement et de la mobilisation autour de la transformation de bureaux en logements. Je me félicite que les professionnels s’approprient l’outil d’occupation des logements vacants que j’avais fait voter dans la loi ELAN. Des discussions avec l’Agence nationale pour la rénovation urbaine sont en cours au sujet d’opérations de revitalisation urbaine. Par exemple, l’idée d’avoir un bâtiment occupé par une association en vue de faire du logement devient plus automatique. Il y a encore un gros travail de pédagogie à faire auprès des élus locaux.
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