Marseille : « La baisse de l’offre locative atteint 88,8 % » (Nicolas Rastit, Unis)
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« La situation à Marseille est catastrophique, avec une baisse de l’offre locative atteignant 88,8 %. Cette diminution concerne principalement les logements privés et sociaux. Il est choquant de constater que la mairie ne prend pas en compte les revendications de l’Unis », a déclaré, le 25 mai 2023, Nicolas Rastit, président de l’Union des syndicats de l’immobilier (Unis) Marseille-Provence-Corse, lors de la journée des « pro de l’immo” ».
« Cette approche politique du logement, sans la participation des professionnels qui connaissent le terrain, est tout simplement hallucinante. Il faudra entre trois et cinq ans pour relancer la machine et sortir de cette crise profonde », a poursuivi Nicolas Rastit, président de l’Union des syndicats de l’immobilier (Unis) Marseille-Provence-Corse
« Un autre problème concerne les logements vacants et la prolifération des locations Airbnb qui participent encore davantage à la réduction de l’offre locative. De nombreuses familles se retrouvent ainsi contraintes de rester dans des logements inadaptés et exigus. Il est impératif de mettre en place une politique du logement qui inclut l’ensemble des parties prenantes.
« En ce qui concerne les copropriétés, il est primordial de renforcer la solidité des immeubles marseillais en procédant d’abord à des travaux de consolidation des fondations. Cette priorité est essentielle avant d’aborder les questions liées à l’écologie. Pour les petites copropriétés, il est évident que la législation actuelle n’est plus adaptée, car il est difficile de trouver des syndics et des professionnels qui assurent leur suivi ».
« Nous attendons de la stabilité »
Danielle Dubrac, président de l’Unis a, pour sa part, déclaré : « Le poste de dépense le plus contraignant pour les ménages reste le logement. Après avoir affronté le Covid, nous attendons désormais de la stabilité. »
« Durant cette période, L’État a démontré sa capacité à soutenir certains secteurs, il est donc nécessaire qu’il participe avec nous à remédier à cette crise du logement. Il est notamment possible de faciliter l’accession à la propriété pour les primo-accédants en tenant compte du taux de revenu plutôt que du taux d’usure et en faisant confiance aux banques qui sont capables de prêter sans risque. Des solutions alternatives bancaires doivent également être envisagées »,
« Les bailleurs privés ne peuvent continuer à louer sans percevoir de revenus »
« Il est primordial d'apporter un soutien aux bailleurs privés, car ils ne peuvent pas continuer à louer sans percevoir de revenus. Il est nécessaire de mettre en place un système fiscal qui permettrait un amortissement en échange de la proposition de loyers abordables. Parallèlement, il est essentiel de simplifier les processus en copropriété, notamment en facilitant les prêts collectifs et en accélérant les procédures de vote pour les travaux nécessaires. »
« Nous comprenons la colère qui peut exister, mais nous souhaitons avant tout être des partenaires en vue de trouver des solutions constructives. Il faut souligner l’importance du logement et de la rénovation, ainsi que la nécessité de soutenir les bailleurs privés. Il est crucial de résoudre les deux millions de demandes de logements sociaux en attente, tout en trouvant des financements adéquats pour la rénovation des copropriétés. »
« Une approche plus équilibrée du plafonnement des loyers »
« Le groupe Renaissance a déposé une proposition de loi (PPL) visant à prolonger le plafonnement des loyers jusqu’au premier trimestre 2024. Cependant, il est important de prendre en compte les contraintes imposées aux bailleurs par le blocage de l’Indice de Référence des Loyers (IRL) et de trouver un équilibre dans la réglementation pour ne pas léser certains propriétaires qui ne peuvent pas louer leurs appartements à leur juste valeur. Une approche plus équilibrée du plafonnement des loyers doit être envisagée, afin de ne pas décourager les propriétaires et de respecter leurs droits. »
« À Lyon, seulement 7 dossiers ont entraîné une baisse de loyer suite à des plaintes des locataires, ce qui démontre que les cas de fraude restent marginaux. Il est donc important de faire confiance aux agences et aux propriétaires, et de ne pas généraliser des mesures excessivement contraignantes. Il est essentiel de trouver un équilibre entre la protection des locataires et le respect des droits des propriétaires, en favorisant la confiance mutuelle et en promouvant une réglementation plus équilibrée pour le plafonnement des loyers. »
Olivier Safar, président de l’Unis Île-de-France et Grand Paris.
« la Métropole prévoit de libérer 177 immeubles soumis à des procédures obligatoires de rénovation »
« À Marseille, comme dans toute la France, la réglementation des Airbnb revêt une importance particulière. Face aux grands événements sportifs à venir, tels que la Coupe du Monde de rugby et les Jeux Olympiques, de nombreux propriétaires préfèrent maintenir leurs logements en location de courte durée en raison de la rentabilité considérablement plus élevée (passant de 1 000 € pour une location standard à 20 000 € par mois pour une location Airbnb du même bien). »
« En ce qui concerne la création de nouveaux logements, la métropole de Marseille, par le biais d’une société à fonds publics, prévoit de libérer 177 immeubles qui sont actuellement soumis à des procédures obligatoires de rénovation. Cela permettra de rénover l’ensemble de ces immeubles et de fournir de nouveaux logements, tant dans le secteur privé que social. Cependant, il convient de noter que cette procédure prendra entre 6 et 7 ans. »
Nicolas Rastit, président de l’Unis Marseille-Provence-Corse.