« Nous souhaitons la bienvenue aux nouveaux concurrents respectant nos règles », Bernard Cadeau, ORPI
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Avec plus de 1 250 agences, ORPI est de loin le premier réseau immobilier en France. Organisé en coopérative depuis près de 50 ans, ce regroupement d’agences indépendantes doit, entre autres, son succès à la mise en partage des mandats sous la forme d’un fichier commun. Présent dans le cadre du salon Franchise Expo, Bernard Cadeau, le président d’ORPI, a accepté de répondre à nos questions et nous livre sa vision du marché immobilier
Comment se porte aujourd’hui le réseau Orpi ?
Nous allons fêter nos 50 ans et nous sommes toujours leader. Contrairement à la plupart de nos concurrents présents sur le salon, nous ne sommes pas un réseau de franchises mais une coopérative. En d’autres termes, ORPI est un regroupement de commerces organisés au niveau national. L’aspect coopératif de notre réseau rassure les agents immobiliers isolés et indépendants qui craignent souvent de perdre leur indépendance en rejoignant un groupe national. Chez ORPI, ils restent maître de leur destin puisqu’ils votent deux fois par an lors des assemblées générales afin de décider de la stratégie du réseau. L’autre ADN d’ORPI est le partage des mandats dans un fichier commun. Sur Orpi.com, nous avons environ 100 000 biens uniques. Nous sommes encore aujourd’hui le seul réseau à avoir un fichier commun des mandats entièrement dédoublonnés et qui est rafraîchi toutes les 15 ou 20 minutes.
Selon vous, quelle sera l’évolution du métier d’agent immobilier dans les années à venir ?
Le métier s’est déjà considérablement transformé et il continuera d’évoluer avec l’omniprésence d’Internet et du numérique, et notamment par le biais de ce que l’on appelle le Big Data. Aujourd’hui, nos clients sont de plus en plus informés grâce à Internet et ils souhaitent avoir en face d’eux des interlocuteurs toujours plus compétents et à leur écoute. Chez ORPI, nous avons, par exemple, mis en place une étude comparative de marché qui se base sur le travail des données que nous produisons et qui sont affinées en permanence. Cette étude permet de fournir une évaluation de prix très précise aux vendeurs. Les nouvelles technologies permettent de faire évoluer la profession de manière très intéressante. L’unique chose qui ne changera pas est qu’aucune machine ni algorithme ne remplacera jamais la relation humaine qui reste essentielle dans le cadre d’une transaction.
Que pensez-vous de la recrudescence des réseaux de mandataires ?
Ce statut à part entière crée un véritable malentendu et une confusion vis-à-vis du client final qui ignore trop souvent que les mandataires ne sont pas des agents immobiliers. Ces derniers ne sont donc pas les bienvenus sur le marché puisqu’ils ne respectent pas la même réglementation. Nous les accueillerons volontiers dès lors qu’on leur opposera les mêmes obligations que celles des agents immobiliers qui doivent posséder une carte professionnelle et un point de vente, payer une assurance responsabilité civile professionnelle, être identifiable… Un client ORPI qui rencontre un problème lors d’une transaction peut pousser la porte de notre agence et ainsi faire part de son mécontentement. Un mandataire, lui, n’a aucun point de chute physique.
Comment voyez-vous l’arrivée de nouveau acteurs sur le marché, comme Stéphane Plaza Immobilier ?
Nous sommes ravis de voir apparaître de nouveaux concurrents car ils contribuent quelque part à nous faire émerger. A nous de prouver en permanence que nous sommes les meilleurs et de proposer toujours plus de services à nos clients. C’est à ce prix-là que nous pourrons rester leader. A partir du moment où ces nouveaux acteurs répondent aux mêmes règles que nous et aux mêmes logiques de compétition de terrain, nous leur souhaitons la bienvenue et nous sommes prêts à relever ce nouveau challenge.
Quels sont les objectifs et projets d’ORPI pour 2015 ?
Nous allons poursuivre notre politique de déploiement avec un rythme annuel de 50 à 60 ouvertures de nouvelles agences. Dans un marché de plus en plus global, nous souhaitons également, dans les mois ou les années qui viennent, nous implanter à l’étranger. Notre développement est un peu particulier puisque ce sont majoritairement des collaborateurs d’agences ORPI qui rachètent des agences ou créent leur propre agence. C’est, pour nous, un excellent signe car cela veut dire qu’ils connaissent parfaitement le système de l’intérieur et qu’ils cherchent à bâtir une carrière chez nous. Autre particularité : tout agent immobilier qui rentre chez ORPI doit être coopté. ORPI est une coopérative qui ne fait pas de bénéfices et qui n’a pas d’actionnaires à rémunérer. Nous ne sommes donc pas dans une logique de turn-over, mais au contraire dans une logique d’implantation durable. En partageant un fichier commun, l’agent immobilier partage sa richesse la plus importante, il faut donc instaurer entre les confrères des rapports de confiance sur le moyen et le long terme.
Stéphanie Marpinard