La FNAIM dénonce un marché du logement « alarmant »
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« Alarmant », « préoccupant », « critique »… Les adjectifs ne manquent à la FNAIM pour qualifier l’état du marché du logement en France. Dans son analyse semestrielle du marché dévoilée le jeudi 3 juillet dernier, la fédération fait apparaître, chiffres à l’appui, les dommages collatéraux causés par la politique du logement menée depuis plusieurs années dans l’Hexagone
C’est désormais de notoriété publique : le déficit de logements ne cesse de s’aggraver en France. D’après les chiffres du Ministère du logement commentés le jeudi 3 juillet par la FNAIM, la demande potentielle de logements, qui représente le flux de construction de logements neufs compatible avec la croissance projetée du nombre de ménages, est de 391 000 par an. Or, seuls 299 589 logements ont été commencés sur la période allant de juin 2013 à mai 2014. « A l’exception de l’année 2011 où nous avons dénombré plus de 400 000 logements, le niveau de construction est en-dessous de la demande potentielle, aggravant ainsi chaque année le déficit de logements », décrypte Jean-François Buet, président de la FNAIM. Cette pénurie concerne toutes les régions, à l’exception de l’Aquitaine, du Poitou-Charentes et de PACA. La Bourgogne, l’Auvergne et la Champagne-Ardenne sont, quant à elles, les régions les plus impactées avec des baisses comprises entre 23,3 et 26,4 %. En Ile-de-France, où les besoins en matière de logement sont pressants, les mises en chantier ont, quant à elles, baissé de 13,5 %. Résultat : le marché du neuf est déboussolé. « Il a atteint le point d’alerte sur les conséquences du manque de construction pour la croissance et l’emploi », souligne la FNAIM.
Le marché de l’ancien se maintient
La pénurie d’offre de logements dans le neuf et l’inflexibilité des budgets des primo-accédants déplacent une partie de la demande vers l’ancien. De fait, le volume des ventes résiste dans ce segment de marché, avec une prévision de 728 000 transactions entre juillet 2013 et juillet 2014, soit 1,3 % de plus que durant la période précédente, selon les estimations de la FNAIM. Un chiffre, certes, encourageant mais qu’il faut toutefois relativiser : le volume des transactions a chuté de 12,8 % au niveau national par rapport à 2004 et de 21,3 % en Ile-de-France. Dans l’ancien, entre juin 2011 et juin 2014, le nombre de transactions a, par ailleurs, baissé de 7,7 %, avec des disparités régionales très fortes, d’après l’étude semestrielle de la Fnaim, réalisée à partir de sa base de données sur les promesses et les compromis de vente. Ces chiffres en tête, Jean-François Buet ne peut s’empêcher de commenter l’augmentation des droits d’enregistrement autorisés par le gouvernement. « En augmentant leurs droits de mutation de 0,7 % pendant deux ans, passant de 3,8 % à 4,5 %, la quasi-totalité des départements envoient un signal négatif aux acheteurs. Or, il suffit de regarder à l’étranger pour voir que la baisse des droits de mutation favorise les transactions », conclut-il.
Aurélie Tachot