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« Il faut rester positif pour 2025 » (Portail Bien’ici)

Par Christian Capitaine | Le | Sites pour les professionnels

Après un début d’année 2024 en repli sur le volet « transaction », des signes de reprise ont émergé à mesure que les prix et les taux de crédit ont amorcé une baisse progressive, constate le portail Bien’ici dans sa dernière étude Stat’ici. « Les porteurs de projet sont présents et veulent concrétiser leur projet immobilier au cours des 12 prochains mois, les prix se stabilisent, les taux vont encore baisser pour faciliter encore plus l’accès au crédit pour de nombreux ménages », constatent ses auteurs.

Le bilan de l’année 2024 du marché immobilier, selon le portail Bien’ici - © D.R.
Le bilan de l’année 2024 du marché immobilier, selon le portail Bien’ici - © D.R.

Une demande en recul mais des perspectives positives

Alors que le marché de la transaction devrait s’inscrire, en 2024, en baisse significative (780 000 ventes, contre plus de 900 000 en 2023, selon les Notaires de France), chez Bien’ici, cette baisse de la demande (nombre de contacts sur les annonces) a affiché -5 %, avec un repli plus marqué sur les appartements (-8 %) que sur les maisons à vendre (-3 %).

Toutefois, « le marché de la transaction a donné, l’an passé, ses premiers signes positifs à compter de septembre, observe Régis Sébille, responsable des analyses chez Bien’ici. Cela s’est traduit, dans un contexte de baisse des taux de crédit, par une hausse du trafic et de la demande sur notre portail : au cours des 4 derniers mois de l’année 2024, nos audiences avoisinaient les 17 millions de visites mensuelles, contre environ 15 millions les mois précédents ».

Une offre en baisse et des durées de diffusion prolongées

Sur le portail Bien’ici, l’offre de biens à vendre a diminué de 5 % en 2024, avec une réduction plus marquée pour les appartements (-8 %) que pour les maisons (+0,5 %). Cette tendance est vue positivement par les auteurs de l’étude de Bien’ici : « Les stocks des agents immobiliers sont en baisse. Cela signifie que plus de biens immobiliers sortent du circuit de vente qu’ils ne rentrent de nouveaux mandats  », observent-ils.

Les annonces immobilières ont vu leur durée moyenne de diffusion augmenter de 9 jours en 2024 sur le portail. « La raréfaction de l’offre de biens à vendre participe à l’allongement de la diffusion des annonces », commente-t-on chez Bien’ici. Les régions comme la Corse (113 jours) et le Centre-Val de Loire (102 jours) ont été les plus touchées.

Bonne nouvelle : depuis septembre 2024, la durée de diffusion des annonces présentes sur Bien’ici a tendance à baisser progressivement.

Prix de l’immobilier : de fortes disparités par villes

La baisse des prix au mètre carré observée, l’an passé, par le portail Bien’ici sur l’ensemble du territoire a redonné espoir aux acquéreurs.

En effet, les prix moyens affichés au mètre carré ont enregistré une baisse globale de 1,3 %, particulièrement marquée pour les appartements en vente dans les grandes agglomérations. En revanche, le marché des maisons affiche une relative stabilité, avec des prix qui stagnent depuis un an, tout en restant environ 6 % au-dessus de leur niveau de début 2022.

A noter que les prix au mètre carré ont fortement varié selon les villes. Bobigny (+17 %) et Alès (+32 %) ont connu les plus fortes hausses, tandis que Lens (-43 %) et Savigny-sur-Orge (-35 %) ont enregistré les plus grandes baisses. Paris reste le marché le plus cher, avec des prix au mètre carré supérieurs à 11 000 €.

Location : un marché sous pression

Le marché de la location n’a montré aucun signe de reprise en 2024. Et la situation reste tendue. Selon les dernières données de Bien’ici, l’offre de biens à louer a reculé de 6 % sur l’année, confirmant un déséquilibre persistant entre l’offre et la demande.

Si la légère amélioration du marché transactionnel, notamment grâce à des primo-accédants quittant leur location pour devenir propriétaires, aurait pu redynamiser le secteur, elle reste insuffisante pour compenser la chute de l’offre locative.

Par ailleurs, de nombreux locataires, dans l’impossibilité d’accéder à la propriété ou de trouver un logement adapté à leurs besoins, sont contraints de rester en place, créant ainsi un véritable « bouchon locatif », observent les auteurs de l’étude.

«  Si on tend à sortir de la crise immobilière, les difficultés du marché de la location pourraient causer une crise bien plus importante si rien n’est fait pour retrouver une rotation des biens plus régulière dans le marché de la location  », ajoutent-ils.

Le neuf en crise profonde

Le marché du neuf souffre de façon disproportionnée. En 2024, seuls 14 700 logements neufs ont été mis en vente au troisième trimestre, soit une baisse de 6 % par rapport à 2023, précisent les auteurs du portail. La demande s’est effondrée de 20 % par rapport à l’année précédente, et de 44 % par rapport à 2022.

Malgré ces difficultés, les prix des programmes neufs ont augmenté de 3 %, reflet de la hausse des coûts de construction. Certaines régions comme l’Auvergne-Rhône-Alpes (-20 %) et la Bretagne (-30 %) ont vu leur demande de neuf s’effondrer, alors que d’autres, comme le Centre-Val de Loire (+8 %), résistent mieux.

Ce déséquilibre reflète une disparité économique et des politiques locales variées. Des villes comme Montpellier (10 %) et Toulouse (10 %) concentrent une part importante de l’offre de programmes neufs. Cependant, certaines comme Rillieux-la-Pape ont vu leur offre chuter de 45 %, témoignant des disparités locales dans le développement urbain.