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Webinaire - La protection sociale des agents immobiliers : un enjeu de fidélisation ?

Par Christian Capitaine | Le | Sites pour les professionnels

Jeudi 29 mars 2023, Immomatin, en partenariat avec FCI Immobilier, leader du portage salarial au service de l’immobilier, a organisé un webinaire auquel ont pris part Henry Buzy-Cazaux, président de l’Institut du Management des Services Immobiliers, Laurent Grandguillaume, directeur-général adjoint du groupe Freeland, Michel Le Bras, président du groupe Oryx Immobilier (réseaux propriétés-privées, Oxymo et Rezoximo) et Frédéric Camus, directeur général de FCI Immobilier. Morceaux choisis.

La protection sociale des agents immobiliers : un enjeu de fidélisation ? - © Immomatin
La protection sociale des agents immobiliers : un enjeu de fidélisation ? - © Immomatin

Pour retrouver l’intégralité du webinaire, suivez ce lien.

Interrogation n° 1

Fidéliser ses collaborateurs est devenu un enjeu majeur pour les chefs d’entreprise. Quelle place accordent les collaborateurs au levier de la protection sociale ?

Laurent Grandguillaume, directeur-général adjoint du groupe Freeland : Eu égard aux trajectoires professionnelles heurtées et au passage d’un statut à un autre, la protection sociale est devenue un enjeu majeur pour les collaborateurs des entreprises. Qu’elle concerne l’assurance chômage, la question des retraites ou encore les complémentaires santé, cette thématique de la protection sociale s’inscrit au cœur des notions de liberté et de sécurité que prennent très au sérieux les salariés.

Et lorsque l’on est indépendant, l’accès au crédit immobilier figure également au cœur de ces enjeux, puisque je dois justifier mes revenus auprès de l’établissement de crédits.

Michel Le Bras, président du groupe Oryx Immobilier (réseaux propriétés-privées, Oxymo et Rezoximo) : La question de la fidélisation des collaborateurs, c’est un ensemble. Elle concerne les outils, l’accompagnement, la formation… L’objectif ultime étant que nos conseillers immobiliers au sein du groupe Oryx Immobilier, qui sont près de 4 000, travaillent sereinement.

J’observe que de nombreux indépendants oublient ces aspects de la protection et de la couverture sociale. Ils sont pourtant essentiels. Il est donc impératif de le rappeler à nos conseillers. Concernant le portage salarial, j’y suis tout à fait favorable, car c’est un outil qui permet à chacun de choisir son niveau de couverture sociale. En toute liberté et en toute indépendance.

Henry Buzy-Cazaux, président de l’Institut du Management des Services Immobiliers : L’indépendance, sur le marché de la négociation immobilière, c’est sans conteste un statut d’avenir. C’est, en tout cas, celui sur lequel veulent s’appuyer les conseillers immobiliers. Pour résumer : le salariat n’est plus le graal ! La preuve : trois quart des négociateurs immobiliers ont aujourd’hui ce statut d’indépendant.

On le voit bien avec l’actualité sur la réforme des retraites : de nombreux jeunes oublient qu’il est impératif de se protéger face aux incertitudes qui nourrissent l’avenir.

C’est donc un devoir qu’ont les patrons des réseaux immobiliers de faire prendre conscience à tous les indépendants de ces enjeux de la protection sociale. Il faut les responsabiliser. Et ce statut de salariés portés se révèle très bien adapté aux acteurs du monde de l’immobilier, tout en respectant leur indépendance.

Frédéric Camus, directeur général de FCI Immobilier : Nous accueillons, chez FCI Immobilier, des personnes qui, tout en bénéficiant du portage salarial, veulent une protection sociale, et en restant indépendant.

La pandémie et ses confinements ont mis en lumière une chose : notre capacité, chez FCI Immobilier, à pouvoir accompagner nos consultants en leur faisant bénéficier du chômage partiel. Nos solutions, durant cette épreuve, ont pu les protéger.

Je constate, par ailleurs, que la protection sociale est un sujet souvent secondaire chez les Français, mais qui devient essentiel lorsque l’on a une famille. Protéger les siens lorsque l’on a ces responsabilités, c’est important. Et ce d’autant plus que nous sommes entrés, depuis plusieurs semaines, dans une dynamique de marché immobilier plus turbulente.

On observe, par ailleurs, qu’un nombre croissant de collaborateurs sont en quête de sérénité. Ils veulent exercer leur métier de négociateur immobilier sans avoir à gérer les tâches administratives qui sont souvent chronophages. Ce qu’ils veulent, c’est consacrer leur temps à s’occuper de leurs clients.

Interrogation n° 2

Michel Le Bras, vous proposez, à vos négociateurs immobiliers, diverses solutions, dont le portage salarial. Pourquoi ce choix ?

Michel Le Bras : Cela fait maintenant près de dix ans que, chez propriétés-privées.com, nous proposons le portage salarial à nos conseillers. Et parmi les réseaux de mandataires, nous sommes, c’est vrai, peu nombreux.

Si nous avons choisi cet outil, c’est par conviction. Lorsque l’on parle de portage salarial dans nos métiers de l’immobilier, c’est revenir sur cette question des différentes options qui s’offrent aux conseillers.

S’ils optent pour le portage salarial (entre 15 % et 20 % des conseillers de propriétés-privées.com l’ont adopté), c’est, premièrement, pour choisir leur niveau de protection sociale et, deuxièmement, pour simplifier le traitement des tâches administratives. C’est, en somme, la volonté de pouvoir vivre son entrepreneuriat de façon encadrée sur le plan administratif.

Interrogation n° 3

Frédéric Camus, comment répondez-vous, chez FCI Immobilier, à ces nouvelles demandes des indépendants qui sont en quête de protection sociale ?

Frédéric Camus : J’ai créé cette société, il y a 18 ans, en partant d’une feuille blanche. Avec cet objectif : accompagner les indépendants et leur proposer un tiers statut qui n’avait, à l’époque, aucune réglementation.

Si je devais résumer notre mission, je dirais qu’elle consiste à faciliter, grâce à l’ingénierie sociale, la vie des travailleurs indépendants. Grâce à nos outils et à des solutions innovantes, nous aidons les agences immobilières à recruter des collaborateurs, à les fidéliser, tout en leur laissant leur indépendance.

Un point important : nous sommes une société au service de l’immobilier. Nous ne sommes pas une agence immobilière. Nous ne concurrençons pas nos clients.

Enfin, nous nous adressons à toutes les typologies de personnes et à tous les âges. Notre métier, c’est d’apporter les meilleures solutions en fonction de chaque profil.

Michel Le Bras : Il est à déplorer, aujourd’hui, une méconnaissance et un désintérêt des pouvoirs publics au monde des indépendants. Et ce, dans de nombreux domaines : sur le plan économique et sur le plan individuel. Et parce que perdure cette méconnaissance, le sujet est sous-estimé. Il n’est pas pris à bras le corps pour déterminer une protection sociale qui vaille la peine.

La société a changé. Les pouvoirs publics doivent en prendre davantage conscience. Les gens ont d’autres aspirations. Dans nos réseaux, ils sont en nombre à ne pas vouloir être salarié. Ils veulent continuer à être indépendants tout en bénéficiant d’une protection sociale. Et tout en étant, bien sûr, de vrais entrepreneurs.

Laurent Grandguillaume : Lorsque l’on parle de portage salarial, la question de la simplicité administrative est très importante. En effet, quand je crée mon entreprise, je dois choisir le type de structure à laquelle m’adosser : la micro entreprise ? le régime réel ? Si je choisis ce dernier cas, il faudra alors m’appuyer sur un expert-comptable.

Au final, dans ce processus de création, il y a le coût de la gestion d’une entreprise et le temps que l’on consacre à son développement. Et il ne fait aucun doute que, pour celles et ceux qui n’ont pas l’aisance de la gestion administrative d’une entreprise, il est grandement préférable de choisir le portage salarial.