Storefront, la start-up récompensée au MIPIM

Les « Property Tech » ont été nombreuses à répondre à l’appel du MIPIM, qui s’est déroulé mi-mars à Cannes. Il faut dire que pour cette 28^e édition, l’organisateur leur a déroulé le tapis rouge. Une compétition de start-up a ainsi été organisée, récompensant ainsi trois jeunes pousses dans trois catégories : la ville, la construction et la transaction. La start-up française PopUp Immo, désormais appelée Storefront depuis sa fusion avec son concurrent américain en septembre dernier, s’est vue décerner un prix dans cette dernière catégorie. Si elle a tapé dans l’œil du jury, composé de professionnels de l’immobilier d’entreprise et d’investisseurs, c’est parce qu’elle se positionne sur un segment en plein boom : les magasins éphémères. Un marché qui pèserait potentiellement 20 milliards de dollars, d’après Storefront. Concrètement, la société propose aux entrepreneurs ou aux marques souhaitant créer des événements ponctuels de réserver, via une plateforme web ou une application mobile, un local susceptible d’accueillir leur pop-up store pour une durée déterminée : quelques mois, semaines, voire même heures. En d’autres termes, Storefront est une plateforme d’intermédiation qui rapproche d’une part des entreprises et, d’autre part, des propriétaires souhaitant rentabiliser leurs locaux commerciaux sur de courtes durées.

10 000 espaces commerciaux répertoriés

Aujourd’hui, Storefront, qui prélève une commission d’environ 15 % à chaque contrat de location signé, connaît un franc succès. Et pour cause : toutes les villes regorgent d’espaces commerciaux inoccupés. A Paris par exemple, la start-up franco-américaine estime qu’au moins 10 % des locaux commerciaux seraient vides. Depuis son lancement en 2008 à la suite de la crise économique et sa fusion avec la start-up PopUp Immo, elle-même créée en 2013 par deux anciens financiers de Wall Street, le modèle de la place de marché fonctionne bien : elle a désormais accès à plus de 10 000 espaces commerciaux en Amérique du Nord, en Europe et en Asie (notamment à Hong-Kong). Au total, elle les propose à 8000 clients dont des e-commerçants, des artistes, mais aussi des marques comme L’Oréal, Google, Nestlé ou Zalando, qui en profitent pour créer des événements de lancement de produits ou organiser des ventes privées. Des chiffres qui s’expliquent également par l’accompagnement que Storefront propose aux propriétaires bailleurs et aux futurs locataires : la rédaction de contrats de location, un paiement en ligne, la traçabilité des factures, une assurance de responsabilité civile. Nul doute qu’avec le prix raflé au MIPIM et la visibilité qu’il lui a donnée sur le marché international, Storefront devrait conquérir de nouveaux territoires d’ici peu. 

Aurélie Tachot