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« 15 % de transactions immobilières en moins en 2023 » (Loïc Cantin, Fnaim)

Par Christian Capitaine | Le | Réseaux-franchise

Une chute des transactions de 15 %, conjuguée à une baisse des prix immobiliers de 10 %. Voilà les perspectives pour le marché immobilier en 2023 dressées, mardi 13 juin, par Loïc Cantin, président de la Fnaim.

Entre janvier 2022 et mai 2023, les emprunteurs ont vu leur capacité d’emprunt chuter de 20 %. - © Dr
Entre janvier 2022 et mai 2023, les emprunteurs ont vu leur capacité d’emprunt chuter de 20 %. - © Dr

« Une chute brutale ». Loïc Cantin, président du syndicat professionnel Fnaim (Fédération nationale de l’immobilier), a ainsi dépeint, mardi 13 juin 2023, la pente empruntée par le marché immobilier en France depuis l’automne dernier. « Après deux années d’exception, la baisse des volumes de transactions se confirme » a-t-il complété.

Et dans son sillage, les défaillances d’agences immobilières se sont multipliées. Selon un rapport d’Altarès, elles ont progressé de 84 % par rapport à la même période de 2022 : entre mai 2022 et avril 2023, 528 agences ont fermé ou ont été placées en redressement.

Selon les prévisions de la Fnaim, l’année 2023 devrait passer sous la barre du million de transactions, pour atteindre environ 950 000 ventes sur l’année. « C’est une baisse de 15 % par rapport à 2022, soit la plus forte enregistrée sur douze mois par le secteur depuis le milieu des années 1990, a déploré Loïc Cantin. Et ce retournement du marché risque de se poursuivre en 2023. »

Une chute de 20 % de la capacité d’emprunt

Loïc Cantin, président de la Fnaim - © C. Capitaine
Loïc Cantin, président de la Fnaim - © C. Capitaine

Les principales raisons de ce revirement sont bien connues : « L’effet de l’inflation de ces derniers mois et les difficultés croissantes dans l’accès au crédit immobilier [pour cause de remontée des taux, qui devraient se poursuivre dans les semaines qui viennent pour atteindre, fin 2023, les 4 %, NDLR] se font clairement ressentir sur le nombre de transactions », a justifié le président de la Fnaim.

Avant d’ajouter : « Il faut réaliser qu’entre janvier 2022 et mai 2023, les emprunteurs ont vu leur capacité d’emprunt chuter de 20 %, ce qui représente en moyenne une perte de pouvoir d’achat de 40 000 euros. »

Sur le terrain des prix de l’immobilier, s’ils restent en hausse de 2,9 % sur un an (après +6,3 % en juin 2022), la chute est bien réelle sur la période mars-avril-mai 2023, soit un recul de 1 % par rapport à la même période de 2022 - certaines zones géographiques, à l’image de Paris, subissent une baisse plus forte encore, alors que les bords de mer affichent une meilleure résistance.

« Cette contraction des prix de l’immobilier en France se poursuivra dans les semaines et mois à venir, a tablé Loïc Cantin. Sur l’ensemble de l’année 2023, ils devraient chuter d’environ 5 %, mais en réalité de 10 % si l’on conjugue cette baisse à l’inflation.  »

Développer la transférabilité et la portabilité des prêts

Le 5 mai 2023, le CNR Logement rendait les conclusions de ses travaux. Objectif : apporter des réponses à la crise du logement qui sévit en France (chute de la production dans le neuf, situation inquiétante du marché locatif, difficulté d’accession à la propriété…)

Le résultat ? « Le CNR Logement, qui aurait dû permettre de dresser les perspectives ambitieuses d’une politique du logement, s’est contenté de mesurettes. Les professionnels de l’immobilier sont en colère », a affirmé le président de la Fnaim. Et d’énumérer une série de propositions, qui «  n’ont pas été entendues [par les pouvoirs publics] ».

  • 1/ Développer la transférabilité et la portabilité des prêts.
  • 2/ Réintroduire la mesure de déduction des intérêts d’emprunt pour l’acquisition d’une résidence principale.
  • 3/ Mobiliser le Pinel par les primo-accédants
  • 4/ Réduire le coût à l’acquisition du neuf > Compensation de la différence de prix entre logement libre et social.

« L’Autorité de la concurrence veut nous nuire (Loïc Cantin, Fnaim) »

L’autre actualité brûlante du secteur a concerné la publication, mercredi 7 juin 2023, du rapport de l’Autorité de la concurrence pointant, notamment, estime-t-elle, les taux de commissions trop élevés pratiqués par les agents immobiliers, soit une moyenne de 5,78 % TCC, contre environ 4 % dans les autres pays européens.

« Il s’agit d’un rapport à charge contre notre profession, s’est insurgé Loïc Cantin. La volonté de l’Autorité est de nous nuire. Je rappelle que notre marché est organisé dans le cadre d’une concurrence pure et parfaite. Les Français ont le choix, ou non, de faire appel à un agent immobilier pour concrétiser leur projet immobilier. 75 % d’entre eux font appel à nous. Et le taux de satisfaction de nos clients est largement supérieur à 95 %. »

Il ajoute : « Nous sommes en revanche favorables à un renforcement des conditions d’aptitudes et de formation des agents immobiliers. Et n’oublions pas que nos agences immobilières ont, en France, un poids de charges bien supérieur à celui que supportent leurs consœurs en Europe. »