Covid-19 : « Par chance, nous avons réalisé un très bon hiver » (P. Thomine Desmazures, Barnes)
Par Christian Capitaine | Le | Réseaux-franchise
Philippe Thomine Desmazures, directeur de l’agence Barnes Côte Basque (un CA annuel de 2,5 M d'€) se félicite d’être sorti de l’hiver fort d’une activité soutenue. Car aujourd’hui le marché est, pour lui et ses 14 négociateurs, quasiment à l’arrêt.
Comment, sur le plan des affaires, vivez-vous cette crise que traverse le marché de l’immobilier ?
Notre agence réalise, d’ordinaire, 80 % de son activité avec la vente de résidences secondaires ; et près de 40 % de nos transactions sont traditionnellement conclues entre mars, avril et mai. Or, par chance, nous avons réalisé un très bon hiver, avec, à la clé, de nombreuses signatures. Cela fait deux à trois ans qu’ici, sur la Côte basque, nous suivons la tendance du marché parisien, marquée par des prix et des volumes de transactions en forte hausse. Il n’empêche : aujourd’hui, parce qu’il n’y a plus de visites possibles, le marché des transactions est à l’arrêt.
A l’arrêt total ?
Non, fort heureusement ! Nous continuons à réaliser des visites virtuelles, grâce à l’outil Matterport. Surtout, nous avons reçu, ces trois derniers jours, deux offres qui témoignent d’une certaine activité. Il s’agit de deux maisons dont les potentiels acquéreurs les avaient déjà visitées avant le début du confinement. Mais il y a un revers de médaille dans ce contexte : les clients ont des arguments supplémentaires pour négocier les prix. Et, en retour, nous en avons moins pour les défendre : on ignore si le marché va se maintenir, ou non. Un exemple avec notre dernière offre, reçue samedi 11 avril : alors que le prix du bien est fixé à 1 950 000 euros, le client a proposé 1 450 000 euros.
Et depuis le début du confinement, qu’en est-il de votre activité ?
Depuis le 15 mars, nous avons signé quatre actes authentiques. S’agissant des avant-contrats, nous avons douze promesses signées. Mais pour avancer, la mécanique est grippée à cause des mairies qui gèlent la délivrance des DIA (déclarations d’intention d’aliéner). Reste demain. Et sur ce point, je suis entre deux feux. D’une part, je redoute l’immobilisme dont pourraient faire preuve certains acquéreurs, plutôt enclins à acheter des biens de nécessité. D’autre part, et c’est mon côté optimiste, j’aime à penser que la crise que nous vivons en convaincra d’autres d’investir dans un refuge à soi plutôt que de continuer à louer de belles maisons à travers le monde.
Thibault de Saint Vincent, président de Barnes International, dresse un premier bilan de l’activité de son réseau, et plus généralement du marché de l’immobilier de luxe, depuis le début de la crise sanitaire.
Sur le marché mondial de l’immobilier de luxe
« La confiance reste pleine et entière dans l’immobilier de prestige, qui représente la valeur refuge par excellence. Nous avons reçu de nombreux appels, dans toutes les villes où nous sommes implantés, d’investisseurs qui se disent prêts à agir rapidement pour acquérir des biens de qualité dont le prix serait intéressant. En parallèle, nous recevons des appels de particuliers, qui nous disent être pressés d’acheter, car ils disposent de sommes importantes qu’ils ne souhaitent pas laisser trop longtemps sur leur compte en banque. »
Sur le marché parisien de l’immobilier de luxe
« Le 16 mars 2020, nous comptions, à Paris, 122 promesses de vente en cours. Une dizaine contenaient des délais de rétractation non encore expirés. Depuis cette date, nous avons enregistré trois rétractations et trois acquéreurs nous ont signifié qu’ils n’avaient pas obtenu leur prêt. Donc nous déplorons, du côté des promesses de ventes, moins de 5 % de casse.
Concernant les offres d’achat acceptées, Barnes en recensait à cette date 87.
• Une dizaine d’entre elles se sont déjà concrétisées en promesses de vente.
• Une quinzaine de promesses de vente complémentaires devraient se signer sous 10 jours essentiellement à distance et par procuration.
• 35 acquéreurs nous ont indiqué qu’ils souhaitaient repousser la signature de la promesse de vente après la période de confinement.
• Et environ un tiers des acquéreurs ont demandé au vendeur de faire un effort sur le prix. À ce stade nous avons pu finaliser 8 accords avec des réductions de prix qui ont toujours été en dessous de la barre des 5 %. »