Le marché immobilier haut de gamme résiste à Paris
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Dans un marché immobilier national encore atone, le marché parisien haut de gamme parvient à tirer son épingle du jeu avec un redémarrage encourageant. C’est en tout cas ce que révèle la dernière étude sur l’immobilier international haut de gamme publiée, en juillet dernier, par le Groupe Barnes. Comment expliquer une telle reprise
? Décryptage.
Avec 350 ventes au premier semestre 2013 contre 276 au premier semestre 2012, Barnes, le spécialiste de l’immobilier haut de gamme, parvient sensiblement a augmenté ses ventes immobilières sur Paris et la région parisienne. « Plusieurs phénomènes peuvent expliquer cette bonne santé du marché immobilier haut de gamme dans la capitale », analyse Thibault de Saint-Vincent, président de Barnes. Tout d’abord, une augmentation du « stock de biens de grande qualité qui a été multiplié par deux par rapport à juin 2012 » en raison d’un accroissement du nombre d’exilés fiscaux, mais aussi le fait que la résidence principale fasse aujourd’hui figure d’ultime niche fiscale ou encore, des taux de crédit immobilier historiquement bas. « Depuis 30 ans que je fais ce métier, je n’ai jamais vu des taux aussi bas et encourageants pour les acquéreurs », souligne Thibault de Saint-Vincent. Et d’ajouter : « Même si l’immobilier baisse de 10 à 15 % au cours des deux prochaines années et que les taux repartent à la hausse autour de 4 à 5 %, le niveau actuel des taux permettra largement de compenser cette baisse des prix ».
Paris : une valeur sûre
Autre raison invoquée : la valeur de Paris par rapport à la province semble définitivement intégrée par les acquéreurs et les investisseurs. « 20 % de nos ventes de biens supérieurs à 1 million d’euros au mois de juin et juillet 2013 l’ont été à des provinciaux », note le président de Barnes. Si les biens immobiliers à Paris sont trois à quatre fois plus chers que ceux basés en province, ils restent aussi des investissements moins risqués car moins sujets à des pertes de valeur. Le facteur sécuritaire semblerait également entrer en ligne de compte : « Cinq très belles ventes entre 2 et 5 millions réalisées ces deux derniers mois émanent de provinciaux qui se sont installés à Paris pour des raisons de sécurité », poursuit Thibault de Saint-Vincent. Enfin, dernier facteur et non des moindres : le rayonnement international de la capitale. Paris a, en effet, acquis depuis une dizaine d’années un vrai statut de ville internationale au même titre que Londres ou New York et attire, chaque année, de nombreux investissements étrangers en particulier sur le marché des biens d’exception. Les non-résidents constituent ainsi 85 % de la clientèle de Barnes sur ce marché.
Des acquéreurs plus exigeants
Si la part des ventes comprises entre 1 et 2 millions d’euros a nettement augmenté et représente plus de la moitié des transactions, les ventes de plus de 2 millions d’euros sont, quant à elles, en net retrait (moins 9 % par rapport à juin 2012). Seuls les biens de qualité, c’est-à-dire sans défaut et rénovés, semblent aujourd’hui trouver grâce aux yeux des futurs acquéreurs. Tous les appartements parisiens présentant des défauts, sombres ou en mauvais état ont ainsi subi une décote de prix de l’ordre de 20 %. « Autrefois, dans un marché euphorique, les futurs acquéreurs appréciaient de pouvoir rénover un appartement selon leur propre goût. Aujourd’hui, dans un marché beaucoup plus raisonnable, où l’on paye les choses à leur juste valeur, les futurs acquéreurs répercutent au vendeur les frais de rénovation », conclut le président de Barnes.
Stéphanie Marpinard