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« Le relâchement des mesures du HCSF ne bloque pas le marché de l’ancien » (P. Taboret, Cafpi)

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Philippe Taboret, directeur général adjoint du courtier immobilier en ligne Cafpi, fait le point sur la situation du marché du crédit immobilier en France dans une interview accordée à notre partenaire News Tank Cities.

Cafpi, courtier immobilier en ligne - © D.R.
Cafpi, courtier immobilier en ligne - © D.R.

« Le relâchement des mesures par le Haut conseil de stabilité financière en décembre 2020, confirmé par la séance du 18 mars 2021, ne bloque pas le marché de l’immobilier. Les taux très bas favorisent la présence des primo-accédants. Je pense que le HCSF débloquera un peu plus la situation en considérant que le marché demeure pérenne », déclare à notre partenaire News Tank Cities Philippe Taboret, directeur général adjoint de Cafpi et président d’honneur de l’association professionnelle des intermédiaires en crédits (APIC).

Philippe Taboret, directeur général adjoint de Cafpi - © D.R.
Philippe Taboret, directeur général adjoint de Cafpi - © D.R.

« Le passage du taux d’endettement à 35 % (33 % auparavant) a permis une approche de l’endettement plus réaliste et laisser plus de marges à certains profils tels que les investisseurs ou les CSP+. Pour les primo-accédants ayant recours au PTZ, la limite de durée ne permet pas d’inclure le PTZ dont la durée d’amortissement peut aller jusqu’à 30 ans », poursuit-il.

Un marché du crédit dynamique sur des bases saines

« Lors de sa précédente séance, en décembre 2020, le Haut conseil a discuté des évolutions récentes du marché immobilier résidentiel. Il avait décidé quelques ajustements de sa recommandation de décembre 2019, sur la base du bilan de sa mise en œuvre en 2020. La recommandation ajustée et la notice l’accompagnant ont été publiées le 27 janvier 2021. Les dernières données confortent le diagnostic établi par le Haut conseil en décembre 2020. Le marché du crédit immobilier reste dynamique tout en reposant sur des bases plus saines. Le volume de production de crédit est à un niveau historiquement élevé et les taux proches des plus bas atteints fin 2019  », complète Philippe Taboret.

Selon l’instance, « la dérive des conditions d’octroi semble s’être interrompue, la part de crédits présentant des taux d’effort élevés, des maturités longues ou des ratios prêts sur valeur du bien élevés ayant commencé à se réduire. »

« Notre intention est de distinguer les conditions du HCSF entre la résidence principale et la résidence locative car nous sommes indirectement impactés par la charge des revenus. Pour la résidence locative, le calcul devrait être différent parce que l’on déduirait une partie du loyer directement du crédit, ce qui augmenterait la capacité d’emprunt. Nous allons avec l’APIC faire du lobbying sur ce dossier auprès du HCSF. Entre la baisse du marché du logement neuf et le manque d’offres dans l’ancien, il y a incontestablement un marché qui va franchement baisser en 2021. Notre pronostic n’est pas très favorable pour l’immobilier en général  », explique Philippe Taboret.

231 300 €, montant moyen emprunté des primo-accédants en février 2021

En février 2021, selon les chiffres de Cafpi, le montant moyen emprunté des primo-accédants était de 231 300 € sur 282 mois, pour un effort consenti de 5,72 ans de revenus, « contre 223 900 € sur 282 mois, pour un effort consenti de 5,74 ans de revenus en janvier 2010 », indique Philippe Taboret.

Du côté des « autres accédants,  »on observe sur la même période une baisse du montant de l’emprunt à 378 200 € sur 266 mois pour un effort consenti de 6,7 ans de revenus, contre 388 200 € sur 266 mois en janvier pour un effort consenti de 7,01 ans de revenus« , dit-il.

Immobilier résidentiel : point d’étape du HCSF le 18/03/2021

Lors du Haut conseil de stabilité financière (HCSF), présidé le 18 mars 2021, par Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance, l’instance a procédé à un examen des risques et des vulnérabilités affectant le secteur financier français, dans un contexte économique toujours marqué par la pandémie de Covid-19. 

Le Haut conseil a décidé « de laisser inchangé à 0 % le taux du coussin de fonds propres bancaires contra-cyclique, afin de permettre aux banques de continuer à accompagner la reprise économique. Il estime ce niveau adapté aux circonstances actuelles et n’anticipe pas de relèvement effectif du taux du coussin de fonds propres contra-cyclique avant fin 2022 au plus tôt. »

Le Haut conseil a enfin discuté « des risques pour la stabilité financière liés à l’immobilier commercial. Tout en relevant les risques liés aux transformations auxquelles est susceptible de faire face ce secteur, il a noté que l’exposition du système financier français à ces risques restait maîtrisée. »