Franchise

« Les conditions de la reprise sont réunies » (Loïc Cantin, président de la Fnaim)

Par Christian Capitaine | Le | Réseaux-franchise

A un mois de l’ouverture d’Immo, Le Congrès Immobilier Fnaim, Loïc Cantin, président de la fédération, se montre confiant quant à la capacité du marché de l’immobilier à retrouver de la vigueur. « Nous venons de traverser une période noire pour nos entreprises. A présent, il est temps de voir l’avenir avec enthousiasme et optimisme », dit-il.

Loïc Cantin, président de la Fnaim - © Seb Lascoux
Loïc Cantin, président de la Fnaim - © Seb Lascoux

Nombre d’acteurs de la transaction immobilière en France s’accordent à dire que le marché frémit à nouveau. Quel est votre constat ?

Après la courte embellie de juillet et août, le marché de l’immobilier reste à l’heure actuelle relativement calme (1).

Sur un temps plus long, les statistiques dont nous disposons à la Fnaim font état d’un marché toujours orienté à la baisse, soit 780 000 actes authentiques enregistrés sur douze mois à fin août, contre 793 000 à fin juin.

Le redémarrage est possible. Nous l’attendons en 2025

Cela étant dit, le redémarrage est possible. Nous l’attendons en 2025. Les replis successifs des taux d’intérêts, suite aux décisions de la Banque centrale européenne de réviser ses taux à la baisse, doivent permettre aux acquéreurs de retrouver une capacité d’emprunt qu’ils avaient perdue.

Nous avons bon espoir que cette baisse des taux continuera à redonner de la couleur à un marché de l’immobilier plus que terni ces derniers mois.

Sur le terrain des prix de l’immobilier, la baisse est-elle toujours en cours ?

Les prix devraient pouvoir se stabiliser à la fin de cette année, et afficher une nouvelle dynamique en 2025. A fin juin dernier, ils étaient installés sur une dynamique baissière de l’ordre de 5 % sur douze mois.

A présent, la baisse est plus modérée, d’environ 2,5 % à la lecture de notre dernier indicateur de fin août dernier. La décélération de la baisse est donc engagée, permettant d’envisager d’atteindre un palier à la fin de cette année.

Les prix devraient pouvoir se stabiliser fin 2024

J’ajoute que le climat politique actuel n’est pas de nature à amener de la visibilité aux acquéreurs et aux emprunteurs.

Néanmoins, on ne peut que saluer le soutien par François Jolivet, vice-président de la Commission des Finances de l’Assemblée nationale, de vouloir restaurer le PTZ dans l’ancien et dans le neuf, soit un dispositif qui est propre à accompagner les primo-accédants dans leurs projets immobiliers et dans les travaux de rénovation énergétique.

Le 9 décembre s’ouvre l’édition 2024 du congrès Fnaim, baptisé IMMO, Le Congrès Immobilier Fnaim. Quelles grandes thématiques l’animeront ?

L’événement sera placé sous le signe « De la crise à la reprise ». En effet, nous venons de traverser une période noire pour nos entreprises. A présent, il est temps de voir l’avenir avec enthousiasme et optimisme.

Oui, la période a été compliquée. Mais à la reprise, nous y croyons. Toutes les conditions sont désormais réunies. Sauf, bien sûr, dans le cas d’un renchérissement de notre dette et un refinancement trop élevé sur les marchés qui entrainerait une nouvelle hausse des taux d’intérêts. Heureusement, ce scenario est aujourd’hui écarté.

A la reprise, nous y croyons

Parmi les temps fort qui animeront le congrès, retenons notamment notre table-ronde, sur le thème des perspectives de reprise et d’accompagnement politique, qui réunira plusieurs personnalités de la profession, ainsi que Valérie Létard, ministre du Logement et de la Rénovation urbaine.

La nomination de Valérie Létard à la tête d’un ministère du Logement de plein exercice est, nul doute, une bonne nouvelle pour le marché de l’immobilier et plus globalement pour le secteur du logement.

Oui, c’est une excellente chose. Je viens de m’entretenir en tête à tête avec elle. Nous avons abordé de nombreux dossiers. Valérie Létard est déterminée à œuvrer pour le logement. On doit lui reconnaître cette volonté, cette capacité à immédiatement prendre des décisions et des orientations sans se référer à un autre ministre dont elle devrait rendre compte.

Qu’elle soit une ministre de plein exercice va nous aider. Mais c’est aussi aux organisations professionnelles - je pense bien sûr à la Fnaim - d’être innovantes et forces de propositions dans ce contexte.

Au sein de nos chambres, la confiance est de retour

Au sein de nos chambres à la Fnaim, la confiance est de retour. Nous avons réussi, dans ce contexte de crise, à limiter l’érosion du nombre de nos adhérents.

La solidarité des chambres et de ses adhérents n’est pas un vain mot. A la Fnaim, nous sommes optimistes sur la trajectoire du marché à venir.

(1) Cet entretien a été réalisé le 23 octobre 2024.