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Logement : « Se mettre autour de la table et décentraliser les décisions » (G. Roux de Bézieux, Medef)

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« Qu’est-ce qui obère le pouvoir d’achat des gens qui sont payés moins de 2 000 € ? C’est le logement, qui est le sujet majeur sur le long terme. Cela fait plusieurs mois que nous alertons : nous allons au devant d’une catastrophe », déclare Geoffroy Roux de Bézieux, président du Mouvement des entreprises de France (Medef), au micro du Grand Jury RTL, le 23 avril 2023.

Geoffroy Roux de Bézieux, président du Mouvement des entreprises de France (Medef). - © SIPA
Geoffroy Roux de Bézieux, président du Mouvement des entreprises de France (Medef). - © SIPA

« Dans les dépenses des ménages qui ne sont pas propriétaires, c’est le logement qui compte le plus. J’ajoute que l’on s’éloigne de plus en plus de son lieu de travail. C’est-à-dire que chaque année, les salariés ajoutent quelques minutes de trajet domicile-travail. Cela a un impact sur la qualité de vie et sur l’absentéisme. C’est pour cela que le logement devrait être la grande cause nationale, plutôt consensuelle, du Président dans les années à venir », déclare Geoffroy Roux de Bézieux, président du Mouvement des entreprises de France (Medef).

Interrogé sur les solutions et sur les investissements à réaliser, Geoffroy Roux de Bézieux répond : «  Sur le logement, je ne pense pas que cela soit un problème de dépenses. D’ailleurs, nous dépensons énormément d’argent en niches fiscales (Pinel, Duflot…). Fondamentalement, c’est un choix de société. Nous sommes, comme dans beaucoup de sujets, face à des injonctions contradictoires. Il faut parvenir à se mettre autour de la table, mais aussi à décentraliser les décisions. On doit laisser la main au maire, au président du région, au président de territoire, pour aller plus près du terrain voir où il y a des problèmes de logement ou pas. Il y a des choses intelligentes à faire sans dépenser plus d’argent ».

Crédit : 50 % des Français exclus de l’accession à la propriété

« Nous avons besoin de 500 000 nouveaux logements par an. Aujourd’hui, nous sommes à 375 000, et nous allons descendre en dessous des 300 000. C’est lié à trois phénomènes. L’un d’eux vient d’apparaître : c’est le problème de l’accès au crédit par la hausse des taux. Cela exclut à peu près la moitié de Français de l’accès à la propriété. C’est un phénomène conjoncturel, mais récent. »

« De manière plus large et sous-jacente, le fait qu’un maire bâtisseur ne soit pas récompensé financièrement pose problème. Quand il construit des logements, il se retrouve face au mécontentement de ses concitoyens, et n’a plus de ressources fiscales. Et puis, il y a le phénomène du Zéro artificialisation nette. C’est important pour la biodiversité, mais si l’on fige tout, comme personne ne veut densifier l’habitat en centre-ville, nous arrivons à un problème. Il faudrait au moins être capable d’échanger entre communes et entre régions. Le Sénat a fait une proposition de loi, que nous soutenons, pour assouplir ce dispositif », ajoute le président du Medef.

Geoffroy Roux de Bézieux quittera la présidence du Medef le 06/07/2023

Le mandat de Geoffroy Roux de Bézieux en tant que président du Medef arrive à sa fin le 06/07/2023. La campagne pour sa succession a démarré le 06/03/2023. Quatre candidats sont déclarés :

  • Pierre Brajeux, président délégué de la Fédération de la sécurité privée ;
  • Guillaume Cairou, président du Club des entrepreneurs et dirigeant d’une ETI ;
  • Dominique Carlac’h, cheffe d’entreprise et vice-présidente du Medef ;
  • Patrick Martin, président délégué du Medef.

La liste définitive des candidats doit être communiquée le 05/05/2023. Les votants sont le président, les 200 membres du Conseil exécutif et 1 100 délégués représentant à 60 % les organisations professionnelles adhérentes et à 40 % les organisations territoriales du Medef.